« Photographie, sinon on ne va pas nous croire »

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De 1977 à 1981, Raymond Depardon photographie la réalité des asiles psychiatriques en Italie à la demande de Franco Basaglia, directeur de l’hôpital du Manicomio, chef de file du mouvement de la psychiatrie alternative.

«Photographie, sinon on ne va pas nous croire.»

Raymond Depardon se rend d’abord à Trieste où les malades ont été disséminés dans la ville. Puis l’artiste découvre par hasard San Clemente, une petite ile vénitienne et son hôpital psychiatrique accueillant cent derniers fous dits «incurables». A San Clemente le personnel médical n’est que très peu présent, les patients déambulent librement. Il en est de même pour Raymond Depardon «dans les couloirs et les dortoirs, les préaux et les douches, les salles communes et les jardins». Le photographe va capturer dans cet ancien monastère le trouble, l’enfermement, la folie recluse. Ces images fortes et bouleversantes nous montrent les pensionnaires dans leur vie quotidienne, vision spectrale d’une microsociété où chacun vaque à ses occupations dans la mesure permise par l’austérité du lieu. Jusqu'au 16 mai, la Galerie Cinema Anne-Dominique Toussaint à Paris présente les tirages argentiques de ce reportage exceptionnel.

  • San Clemente, Photographies, Raymond Depardon. Jusqu'au 16 mai, du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures, galerie Cinéma A.-P. Toussaint, 26, rue Saint-Claude, 75003, galeriecinema.com Ci contre : © R. Depardon