Focus sur les unités spécifiques Alzheimer

FacebookTwitterLinkedInEmail

La Fondation Médéric-Alzheimer a mené en 2014 une enquête sur les unités spécifiquement dédiées aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (ou maladies apparentées) dans les établissements d’hébergement. Il s’agissait de préciser leur positionnement dans une offre d’hébergement et d’accompagnement graduée en fonction de la sévérité de la maladie et de mieux comprendre leurs spécificités, grâce à un dialogue avec les professionnels.

L’analyse des quelque 1 800 questionnaires permet tout d’abord de dégager quelques chiffres.
• Sur plus de 60 000 places d’hébergement dédiées aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, environ 50 000 sont installées au sein des unités spécifiques Alzheimer, avec en moyenne 18 places par institution.
• Le principal critère d’admission est le risque de fugue (54 %) et les troubles du comportement productifs (29 %).
• Le consentement du résident lors de son admission dans l’unité est recherché dans 45 % des établissements.
• Le principal critère de sortie de l’unité spécifique pour retourner dans l’unité d’hébergement traditionnel est, pour 66 % des structures, l’aggravation de la dépendance physique avec perte d’autonomie motrice.
Plus globalement, les chercheurs pointent « que les projets de vie, projets individualisés sont devenus les maîtres mots utilisés pour caractériser les unités spécifiques ». Pour plus de la moitié des répondants, un projet architectural est effectif et les interventions psychologiques et sociales sont désormais intégrées dans les pratiques d’accompagnement pour la quasi-totalité des établissements. De surcroît, les deux tiers des établissements affirment proposer des programmes d’activités individualisés.
Des questions éthiques complexes, qui demeurent parfois sans réponse, restent très présentes dans l’esprit des professionnels, en particulier sur le consentement des personnes, leur liberté de mouvements dans et hors de l’institution ou la culture du « risque zéro » en matière de sécurisation.
Cette étude donne également la parole à des professionnels de terrain qui, selon les chercheurs, témoignent « de la volonté des équipes de faire évoluer les pratiques ».