Toxicomanie : l’éducation par les pairs peut réduire les risques infectieux

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Proposer des sessions d’éducation délivrées par des pairs aux consommateurs de drogues par voie intraveineuse permet de réduire significativement les pratiques à risque de transmission du VIH et du virus de l’hépatite C (VHC), indique l'Inserm dans un communiqué.

Ce type d’intervention communautaire, facilement transposable, a été évalué dans le cadre de l’étude ANRS AERLI (Accompagnement et éducation aux risques liés à l’injection), réalisée conjointement par l’association AIDES, Médecins du Monde et l’Inserm U912 (Marseille). Les résultats sont présentés en communication orale lors de la 20e conférence internationale sur le sida organisée par l’International Aids Society à Melbourne (Australie) du 20 au 25 juillet 2014.

L’étude ANRS AERLI a évalué une intervention innovante : proposer aux usagers de drogues des sessions individuelles d’accompagnement et d’éducation à l’injection sur les pratiques à risque liées à l’injection. Délivrées par des pairs formés et selon un protocole standardisé, les sessions ont reposé sur une intervention pédagogique individualisée en fonction des pratiques de chaque consommateur et des questions qu’il se pose.

L’analyse des données recueillies met en évidence un bénéfice significatif des sessions d’éducation. Ainsi, il est constaté dans le groupe « Intervention » :

une diminution de 43% des pratiques à risque de transmission du VHC (44% des consommateurs déclarant au moins une pratique à risque avant l’intervention contre 25% 6 mois après) ;

une diminution de 41% des complications au site d’injection (66% des consommateurs déclarant des complications avant l’intervention contre 39% 12 mois après).

« En comparaison avec le groupe témoin, nous observons un effet majeur de l’éducation par les pairs sur les pratiques à risque de transmission infectieuse, commente Patrizia Carrieri (Inserm U912). C’est d’autant plus intéressant qu’une grande partie de ces injecteurs de drogues reste en marge du système de soins. » Ce type d’intervention présente deux autres intérêts : son coût est peu élevé et il est facile à mettre en place dans les structures d’accueil et de soins des consommateurs de drogues par voie intraveineuse.