Troubles psychiques en prison : il faut agir !

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À l’occasion des discussions autour de la réforme pénale, quatre organisations professionnelles de psychiatres alertent sur la gravité de la situation des personnes détenues souffrant de troubles psychiques. Au cours d’une conférence de presse commune, elles ont regretté notamment que cette réforme n’aborde pas les problématiques des expertises psychiatriques, de l’accès aux soins, de la suspension de peine pour raisons psychiatriques…, « éléments majeurs dans le champ de la psychiatrie médico-légale ».

Selon ces organisations, les personnes souffrant de troubles mentaux sont victimes de plusieurs discriminations dues à leur état de santé : les expertises psychiatriques en garde à vue sont inadaptées et lourdes de conséquences pour la personne examinée. Par ailleurs, « la suspension de peine pour raisons psychiatriques devrait être reconnue pour les personnes détenues présentant des troubles mentaux, à l’instar des personnes atteintes de maladie dans les autres champs de la médecine. » L’accès aux soins est souvent très difficile et aléatoire. De nombreux patients subissent « un traitement inhumain et dégradant », soulignent ces spécialistes qui pointent également un certain nombre de mesures d’urgence qui pourraient être rapidement adoptées : une réforme de l’expertise psychiatrique, du régime des comparutions immédiates, de l’atténuation de la peine en cas d’altération du discernement, de la suspension de peine pour raisons psychiatriques.

  • Les quatre organisations sont la Fédération française de psychiatrie (FFP) ; le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), l’Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (ASPMP) et l’Association nationale des psychiatres experts judiciaires (ANPEJ).