Vivre avec un trouble bipolaire

FacebookTwitterLinkedInEmail

« On ne guérit pas des troubles bipolaires, dit-on. On apprend à vivre avec. L'épée de Damoclès est en permanence au-dessus de notre tête. Pendant tout le temps où l'on est “stabilisé”, on prie pour que la malaldie ne prenne pas le dessus. On se ménage car tout stress trop important pourrait nous faire rechuter. On se sent sans cesse en garde. Cette peur continuelle de la rechute est infernale. Mais ce qui est bien pire, c'est la rechute elle-même. Elle arrive de façon sournoise, brutale. Lorsqu'on commence à s'en rendre compte, la plupart du temps c'est trop tard. On sait qu'on en a au moins pour six mois de galère, d'angoisse majeure, de traitements qui soudain vont augmenter en flèche. La rechute, c'est un éclatement de soi-même, un éparpillement de notre corps. C'est une agitation extrême, une fébrilité anxieuse. La panique… »

Dans ce premier livre, Sarah Bensaïd donne à voir une observation tragi-comique du monde des bipolaires. Psychologue, elle-même bipolaire, elle porte un regard plein d'acuité sur le milieu psychiatrique et sur la maladie maniaco-dépressive, partageant ses propres réflexions sur sa maladie et les façons de la combattre. Empreint de tendresse, d'humour, d'émotion et de gravité, ce témoignage est aussi une tentative de compréhension de la bipolarité, une volonté de rmettre du sens dans ce qui semble éclaté.
 

Bénéfices secondaires, Sarah Bensaïd, édition l'Harmattan, 2013, 11,50 euros.