Dans le cadre de son programme : « Maladies psychiques et vie sociale des personnes adultes », la Fondation de France et la Fédération d’aide à la santé mentale Croix-Marine ont mené une étude sur les parents de jeunes adultes hospitalisés en psychiatrie. Le colloque du 4 juin organisé au ministère de la Santé a permis de rendre compte de la recherche d’Annick Ernoult et Catherine Le Grand Sébille, intitulée Parents de grands adolescents et jeunes adultes hospitalisés en psychiatrie : Quels vécus? Quels besoins ? Quelles violences ? Quels soutiens ? Cette étude a été réalisée à partir d’une soixantaine d’entretiens avec des parents d’enfants de 16 à 28 ans et d’une trentaine avec des professionnels. Le rapport restitue les constats apportés par les témoignages, parmi lesquels on retient :
– l’extrême solitude et l’isolement psychologique et social des parents pendant les années qui précèdent l’hospitalisation de leur grand enfant ;
– la confrontation à l’étrangeté de leur enfant est une des expériences existentielles les plus radicales que les parents aient à vivre ;
– les démarches accomplies par les parents pour contacter psychiatres, associations, hôpitaux, CMP… sont semées d’embûches. (…).
– la « criminalisation » actuelle de la schizophrénie par certains politiques accentue la répression aux dépens du soin, ce que tous les parents rencontrés déplorent. »
Comment les parents sont-ils accueillis ? Quelles informations leur donne-t-on ? Sont-ils associés aux décisions ? Quelles sont leurs inquiétudes, leurs difficultés ? Ces questions sont explorée dans cette étude, ainsi que les conditions de vie des jeunes adultes au sein des services de psychiatrie. Ce document devrait servir de base à une réflexion collective sur des pratiques soignantes qui doivent incontestablement évoluer. Cette recherche sera développée dans un article à paraître dans le numéro de septembre.
Psychiatrie : entendre les familles !

FAMILLE. Une étude sur le vécu des parents de jeunes adultes hospitalisés en psychiatrie révèle que leur douleur est bien trop rarement prise en compte par les soignants.