Le Pr Falissard (Inserm, Maison de Solenn, hôpital Cochin, Paris) était récemment invité à communiquer à l’Académie nationale de Médecine (*) sur la question de l’évaluation de l’action des antipsychotiques. Il a rappelé que « la méthodologie d’évaluation des produits médicamenteux est aujourd’hui bien établie. Elle repose d’une part sur des études scientifiques réalisées en vue de l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché et, d’autre part, sur des études moins rigoureuses méthodologiquement visant à évaluer l’effet des produits en situation réelle de prescription dans un système de soin donné ». Il a souligné que « des progrès sont à attendre pour réduire le différentiel méthodologique entre les deux perspectives et qu’ils devraient porter en premier lieu sur la définition des critères d’efficacité lors des essais ». Pour le Pr Falissard « l’avenir est sûrement à la multiplicité des approches ». Selon lui, pour une évaluation du médicament antipsychotique de meilleusre qualité, il faudrait mener « des travaux précliniques et physiopathologiques (imagerie, études cognitives…) permettant d’appréhender les mécanismes d’action du produit et ainsi d’anticiper les différentes facettes de son effet chez les patients ». Ces études « randomisées » devraient être réalisées « sur des effectifs plus homogènes et plus limités que maintenant, reposant sur des échelles symptomatiques passées dans des conditions optimales » (entretiens filmés et cotés par des spécialistes ne prenant pas part au soin, par exemple).
De plus, il préconise « des études d’épidémiologie évaluative, réalisées par des organismes indépendants ». Les effets des facteurs « posologie », « co-prescriptions », « comorbidité »… pourraient ainsi être étudiés en relation avec l’intensité du symptôme mais aussi en lien avec la qualité de vie.
(*) Séance de travail du 2 mars 2010.
■« Mieux évaluer l’action des médicaments antipsychotiques », Pr Bruno Falissard ; texte en ligne sur www.hal.inserm.fr