Cette étude réalisée à partir des données de l’Enquête décennale santé 2003 de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) concerne 11 895 actifs au travail. L’emploi atypique a été décrit par le statut d’emploi (contrat à durée limitée ou indéterminée, à son compte) et par l’expérience du temps partiel au cours de la vie professionnelle, en distinguant les temps partiels subis ou choisis.
Il ressort que les femmes sont plus souvent confrontées aux emplois atypiques que les hommes en termes de contrat à durée limitée et de temps partiel. Par ailleurs, l’existence d’associations entre une symptomatologie dépressive et plusieurs indicateurs d’emplois atypiques a été mise en évidence. Plus précisément, le temps partiel subi est associé à une fréquence accrue de symptômes dépressifs alors que ce n’est pas le cas pour le temps partiel choisi. On note également que le fait d’être en contrat à durée limitée n’est associé à la symptomatologie dépressive que chez les femmes. En France, de nombreuses formes d’emplois atypiques ont en commun un moins bon accès au système de prévention individuelle des risques professionnels (médecine du travail) et les femmes sont donc particulièrement
concernées. Le contexte économique actuel, qui engendre une insécurité de l’emploi touchant particulièrement les travailleurs occupant un emploi atypique, souligne donc la nécessité de surveiller la santé de ces populations et tout particulièrement leur santé psychique.
■ Santin G., Chidon C., Goldberg M., Imbernon E., « Emploi atypique et troubles dépressifs en France à partir de l’Enquête décennale santé 2003 », Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°7, 23 février 2010, Institut national de veille sanitaire ; www.invs.sante.fr