Une enquête menée en 2006 auprès des professionnels des établissements de santé publics et privés apporte un éclairage sur l’organisation, les conditions et rythmes de travail, l’entourage professionnel et le sentiment de responsabilité et d’entraide. Les professionnels de santé déclarent ainsi souvent être « contraints » par un rythme de travail soutenu (les infirmières et les médecins cumulent le plus souvent quatre contraintes : dépassement des horaires habituels de travail, travail le samedi, le dimanche et la nuit), des délais très courts et des demandes de la part de collègues ou de patients exigeant des réponses immédiates.
En trois ans, un salarié sur deux affirme avoir ressenti une accentuation de ces contraintes de rythme, surtout lorsque son établissement a été confronté à la montée de l’isolement social ou à l’appauvrissement de ses usagers dont la prise en charge nécessite une attention et un temps particuliers..
Autre caractéristique, les professionnels médicaux et soignants ont un fort sentiment de responsabilité dans le travail. Les trois quarts considèrent qu’une erreur aurait des conséquences dangereuses pour la sécurité d’autres personnes et six sur dix sur la leur (sanctions, perte de salaire, licenciement…). La moitié des professionnels de santé, notamment les infirmières et aidessoignantes, estiment enfin que leur travail n’est pas reconnu à sa juste valeur. Néanmoins, les personnels soulignent l’intérêt du « travail collectif » et l’appui de leurs collègues et de leur hiérarchie en cas de surcharge de travail ou de difficultés.
• L’organisation du travail à l’hôpital : évolutions récentes, Études et résultats n°709, novembre 2009, Drees ; www.sante.gouv/dress/index.htm