La souffrance au travail des soignants

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La tension au travail (job strain) ou le manque de reconnaissance sont des situations de travail qui accroissent les risques psychosociaux (RPS) auxquels sont exposés certains salariés. La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) présente les résultats de l’enquête Sumer 2010 (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels), qui dresse une cartographie des expositions des salariés aux RPS en France, dans un contexte de mutations des organisations et du management. 47 983 salariés y ont répondu, interrogé via 2 400 médecins du travail ou de prévention.
– Les salariés qui exercent des fonctions d’exécutants sont plus exposés aux RPS que les autres. Le job strain concerne davantage les femmes, en raison d’une plus faible autonomie dans le travail et de marges de manoeuvre réduites. Par ailleurs, les hommes qui exercent des fonctions occupées majoritairement par des femmes sont plus touchés par le manque de reconnaissance de leur travail.
– La fonction publique hospitalière (FPH) s’avère particulièrement concernée par les risques psychosociaux. Ses agents sont plus nombreux que la moyenne à déclarer un manque de reconnaissance professionnelle et la demande psychologique y serait beaucoup plus marquée que dans l’ensemble du secteur privé. Ces salariés apparaissent également plus tendus : ils sont plus nombreux à penser qu’on leur demande d’effectuer une quantité de travail excessive. Parmi eux, les aides-soignantes et les infirmières sont particulièrement concernées. Ces résultats peuvent s’expliquer par des modifications organisationnelles fortes dans la FPH, liées à la recherche d’un équilibre financier.
– Plus globalement l’enquête montre que les RPS sont aussi fortement corrélés à l’impossibilité de faire correctement son travail par manque d’information, de coopération et de moyens. Travailler en contact direct avec le public est en revanche un facteur protecteur, à condition qu’il n’y ait pas de tension avec le public.
– Les salariés les plus exposés aux RPS se déclarent en moins bonne santé, sont plus concernés par le risque d’accident du travail et d’absentéisme, notamment pour les hommes qui déclarent un manque de reconnaissance.