L’être humain grandit en dépassant la frustration. En psychiatrie, la mention « intolérance à la frustration » est parfois brandie pour qualifier un comportement impulsif et violent. Trop souvent, cette « sentence » est assenée hors contexte, alors qu’elle masque de réelles privations et une utilisation rigide du cadre de soin. Cette lecture place alors l’usager et les soignants dans une impasse. La réflexion clinique permet de sortir des réponses en miroir (isolement, contention, pacification) et de se réancrer dans la psychopathologie.

L'intolérance à la frustration
Au sommaire de ce dossier
L’intolérance à la frustration n’est pas un trouble
L’intolérance à la frustration est davantage un concept transdiagnostique qu’un critère diagnostique ou un trouble en soi. Dans les pathologies psychiatriques, où elle est fréquemment évoquée, comment l’analyser et la penser ?
Canaliser la frustration : du rôle de l’autorité…
L’intolérance à la frustration est directement liée à la vie pulsionnelle et au besoin de rencontrer une autorité ferme et bienveillante, cohérente et sécurisante, qui s’exerce de façon adaptée tout au long de la construction psychique du
bébé au jeune adulte.
Clinique de la frustration chez l’enfant
La capacité à tolérer la frustration ne se situe pas seulement du côté de l’enfant. Elle dépend aussi des interactions précoces avec les adultes et de leur possibilité de le sevrer, de lui opposer un refus et de lui poser des limites.
Évaluer l’intolérance à la frustration
Chez l’enfant, l’évaluation neuropsychologique permet d’objectiver des comportements liés à une intolérance à la frustration et de les inscrire parfois dans un tableau clinique évoquant un trouble neurodéveloppemental (TND).
Ados intolérants à la frustration ? Vraiment ?
À l’adolescence, le processus de l’agir s’inscrit dans une logique complexe, dans un nouage singulier d’une causalité psychique, d’une modalité socioculturelle, d’une expression cognitive et d’une composante groupale. Seule l’analyse clinique permet de distinguer intolérance à la frustration et agirs…
Frustration, manque et séparation
L’intolérance à la frustration n’est qu’un écran de fumée masquant le trauma de la privation, lorsque la demande d’amour de l’enfant n’a pas été suffisamment entendue et accueillie par une interprétation bienveillante et avertie.
Frustration et violences à l’hôpital
L’analyse des déclarations des soignants à l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) montre que le mot « frustration » est utilisé de manière générique, parfois hors contexte, qu’il masque de réelles privations et une utilisation rigide du cadre de soins.
« Ici, on travaille la frustration ! »
Au quotidien, comment « gérer » les frustrations des patients, lorsqu’elles sont en lien avec les limites imposées par le cadre de soin ? Histoire d’une unité de soin qui a su se remettre en question et réinventer ses pratiques pour laisser place à la rencontre.
Accompagner la tolérance à la frustration
Tolérer la frustration suppose d’être en capacité de renoncer à la satisfaction immédiate de certains désirs, ce qui ne se fait pas sans une forme de compensation. Pourquoi de nombreux patients en psychiatrie n’y parviennent-ils pas et comment les aider ? Illustrations cliniques.
En savoir plus, n°281
Une bibliographie proposée par Ascodocpsy, réseau documentaire en santé mentale Lire en PDF
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détient une arme ou souhaite en acquérir une ? Que dit la loi ?
Dis-moi quelle est ta frustration…
C’est par la gestion de la frustration que l’être humain grandit. Cette frustration a deux destins contraires :
elle peut s’apaiser en déception, mais aussi être un moteur pour « changer le monde »…
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