Conte gériatrique : « Vénus et l’amour »
Madame Alexandrovna épuise l’infirmière libérale qui la soigne quotidiennement à son domicile. Un psychogériatre est appelé en renfort pour comprendre ce que la vieille dame « veut faire comprendre »…
Madame Alexandrovna épuise l’infirmière libérale qui la soigne quotidiennement à son domicile. Un psychogériatre est appelé en renfort pour comprendre ce que la vieille dame « veut faire comprendre »…
Face au patient dément, il ne s’agit plus de guérir mais de parier qu’il subsiste une vie intérieure, ou même simplement une humanité à travers le corps du patient… L’oublier expose au passage à l’acte violent.
S’il n’est pas toujours possible d’avoir une connaissance précise de l’histoire de vie des personnes « démentes », il est en revanche nécessaire, lors de la survenue de troubles du comportement, de tenter de les relier à l’histoire de l’individu et de la collectivité comme nous le montre le travail d’appui aux équipes soignantes du réseau ETRE-INDRE.
Grâce à leur leadership au sein des équipes soignantes, les infirmiers doivent favoriser la prévention, l’évaluation et le traitement des troubles du comportement des aînés.
L’hospitalisation aux urgences psychiatriques et sous contrainte des personnes âgées démentes pour trouble du comportement constituerait-elle un passage à l’acte d’un dysfonctionnement institutionnel ?
Sans personnels qualifiés supplémentaires et sans formations, l’insatisfaction des soignants à prendre soin des patients âgés déments durera encore…
On a beau affirmer très doctement que l’empathie ne consiste pas à « se mettre à la place de l’autre », mais à tenter de « se représenter le monde de l’autre », c’est bien ainsi, comme une histoire de place, qu’elle est entendue et ressentie par la majorité d’entre nous. Alors, se mettre à la place du « dément » ! Mais c’est bien la dernière place qu’on a envie d’occuper !
Les unités cognitivo-comportementales offrent une réponse pertinente aux situations de crise que représentent les décompensations pathologiques des maladies neurodégénératives comme l’illustre l’histoire de ce patient adressé par sa maison de retraite pour amaigrissement et symptômes psycho-comportementaux.
Pas plus que la parole, le comportement n’est en soi un symptôme. Il faut l’envisager du point de vue de l’adaptation d’un individu à son milieu extérieur et intérieur comme un ensemble organisé qui possède une origine, un montage somatopsychique, un but et un objet.
Envisager les symptômes psychologiques et comportementaux dans la démence (SPCD) uniquement à travers le prisme d’un paradigme médical centré sur les symptômes reviendrait à éluder la complexité de la question pour n’offrir que des réponses standardisées. Ces symptômes devraient toujours être analysés à la lumière de l’histoire de vie du patient, de sa personnalité, de ses modalités adaptatives, de l’influence de son milieu de vie et des attitudes de son entourage.