15e Congrès Vents d’Ouest organisé par Pégase Processus
Tout professionnel de l’accompagnement peut se retrouver face à des personnes ayant subi des violences sexuelles. Ces traumatismes peuvent aussi parfois résonner avec l’histoire de l’intervenant ou celle de ses proches.
La commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles (CIIVISE) estime à 160000 le nombre d’enfants victimes de violences sexuelles chaque année en France. Sur la période 2016-2018, selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, les violences sexuelles ont
fait en moyenne 294 000 victimes par an parmi les 18-75 ans vivant en France métropolitaine.
L’accompagnement de ces situations est souvent complexe, questionnant, peut être déstabilisant, avec un sentiment insécurisant de ne pas savoir faire.
Y a-t-il des signes qui évoquent ces traumatismes ? Que faire en cas de doute ? Faut-il faire parler les victimes ? Comment en parler ? Que faire de ces révélations ? Qui doit le faire dans l’équipe ? Et l’agresseur ? …
Tous les questionnements sont légitimes, demandent une écoute, un accompagnement et un travail préalable de mise en place d’un cadre le plus sécurisant possible pour la victime, l’intervenant et les institutions. Ce cadre sera consolidé par une connaissance et une
transmission claire de la loi.
Les violences sexuelles surviennent dans de multiples contextes qui seront éclairés par la compréhension des dimensions socio-anthropologique, individuelle et systémique. Elles peuvent se manifester et perdurer au sein de systèmes où l’homéostasie se tisse dans les secrets et les frontières floues. La libération de la parole peut mettre à mal les loyautés familiales, toucher des émotions « insupportables » et faire craindre l’explosion de l’équilibre du système, telle une « bombe systémique ».
Les violences sexuelles se déclinent sous de nombreuses formes et auront des impacts psycho-traumatiques sur le développement et le devenir des enfants et des adultes. Quel que soit leur mode de survenue, elles représenteront un risque de développer des troubles psycho-pathologiques divers, un risque de transmission transgénérationnelle de secret et de vie enfermée sous l’omerta de la honte, de la peur et du silence. Il n’est pas rare que l’agresseur ait été lui-même victime de psycho-traumatismes sévères.
C’est à la fois la connaissance de la loi, la dimension individuelle du psycho-traumatisme, les dimensions systémique et contextuelle et la sécurité du cadre de l’intervention, qui sont à considérer dans l’accompagnement des victimes de violences sexuelles et dans le renforcement de la prévention de leur survenue et des répétitions.
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