Bordeaux
L'institut Michel Montaigne organise un colloque à l'occasion de ses 20 ans les 14 et 15 novembre 2013 :
"Transmission, répétitions, responsabilité "
La question de la responsabilité est au coeur même de l’Humanisme. « Jusqu’où suis-je responsable de l’Autre ? » questionnait Emmanuel Levina soulignant à quel point le regard que nous portons sur le monde extérieur le structure et l’organise.
Cette question philosophique et historique doit être, nous semble t-il, au coeur même de l’éthique qui anime les professionnels de l’aide et du soin. Notre perception de l’Altérité est une construction émotionnelle et intellectuelle dont nous sommes responsables.
Dans le champ qui nous occupe, le travail sur la responsabilité est double :
– Celle du soignant, responsable du regard qu’il porte sur l’Autre,
– Celle du patient, ce dernier se sentant souvent dans un processus dépréciatif, responsable et coupable de ses difficultés, de ses pathologies,de ses actes.
Si le travail sur la responsabilité doit amener le soignant à toujours plus d’éthique, d’exigence vis-à-vis de lui-même, à repousser toujours plus loin ce que Boris Cyrulnik appelle « la pensée paresseuse » qui fait fi de la complexité humaine pour se satisfaire de causalités linéaires réductrices, il doit permettreau patient d’identifier ses vulnérabilités, les facteurs de risques personnels et relationnels, les éléments traumatiques qui organisent les répétitions de processus morbides, ces derniers l’enfermant toujours plus dans la souffrance psychique et la pathologie. C’est là un des enjeux majeurs de la relation d’aide.
Les répétitions portent en elles-mêmes la question de la transmission :
– Qu’est ce qui m’a été transmis ?
– Que vais-je transmettre à mon tour ?
Comment aider le patient à faire le tri dans ce qui lui a été transmis ? A renforcer des éléments positifs de son histoire ? A repousser,
« détricoter » et vider de leur impact traumatrque toutes les expériences qui ont pu concourir à le fragiliser, l’enfermer dans la pathologie, voire à le détruire ?
Enfin et au-delà de la relation d’aide, quelle est notre responsabilité dans ce que nous transmettons en tant que groupe social aux générations à venir, en tant que parents à nos enfants ou en tant que formateurs à nos étudiants ?
L’Institut Michel Montaigne a vingt ans aujourd’hui : malgré cet âge qui pourrait rappeler l’adolescence, il porte une grande responsabilité dans toutes les formations qu’il assure, en particulier celle des futurs psychothérapeutes.
Que transmettons-nous et comment ?
Toutes ces questions feront l’enjeu des débats et des interventions de ces deux journées auxquelles ont été conviés pour leur richesse, des professionnels émérites de champs divers et complémentaires
Programme complet sur le site www.institutmontaigne.com
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