Bagnolet (93)
Colloque organisé par l'UNIORPA.
Vieillir, travailler, accompagner, aider, organiser, tout passe au tamis du temps. Que l’on soit, dans ces jeux de rôles de l’action gérontologique, la vieille personne, le professionnel, l’aidant, le bénévole, la question du temps colore tous nos actes, nos interactions, nos institutions. Non seulement il les colore, mais il leur donne des épaisseurs différentes, des textures soyeuses ou agressives… Courir, attendre, s’ennuyer, espérer, le temps se gagne, se perd, se rattrape, s’accélère ou semble oublier de s’écouler. Il y a ce temps de la vieillesse qui nous conduit à penser et repenser son rapport aux temps… Dans ces temps multiples, la durée le dispute à l'instant, le temps mesuré le dispute au temps éprouvé, les temps sociaux se complètent et s'opposent, rythmes et temporalités se distinguent… Il peut y avoir un temps désorienté, un temps passé qui envahit tout ou une soif de l’avenir, des projets : « Ah je l’aime tant ce temps qui reste ». Il y a ces temps professionnels, le temps de l'action et de l'anticipation, le temps de la technique qui tend à se substituer au temps de la relation, le temps contraint, le temps asservi et le temps du
service… Il y a le temps des établissements où les moments paraissent immuablement programmés, comptabilisés et le temps du domicile qui peut être ici une procession d’attentes, là des
temps à soi, des répétitions confortables… Il y a les temps des aidants, malléable, qui s’insinue dans le temps des proches, au sein d’ espaces professionnels… Derrière le temps, voilà les durées de travail, de vie, voilà des cycles et des rythmes qui nous entraînent mais qui nous séparent aussi. Il y a le temps partagé de la réflexion, un arrêt sur l’action habituelle sans pour autant que le temps s’arrête…
Rens. :