03 Décembre 2016

Psychosomatique : une clinique du réel ?

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Grenoble

Journée organisée par l'Association Lacanienne Internationale Rhône-Alpes (ALIRA).

Nous allons centrer notre propos sur les manifestations ou phénomènes psychosomatiques et non pas sur le diagnostic de maladie psychosomatique. Par là nous nous écartons d’une  nosographie strictement médicale avec son souci étiologique, pour souligner le caractère ponctuel, épisodique et répétitif du phénomène, ce dont le terme de manifestation permet de rendre  compte : manifestations du corps et par le corps. Si le terme de psychosomatique naît à quelque chose près avec la médecine scientifique du XXème siècle et lui est lié, il ne s’en dégage pas  moins une confusion que les nombreuses études et élaborations à ce propos tant des médecins internistes que des psychanalystes peinent à éclairer. En effet manifestations et  phénomènes se différencient de « maladies » et de symptôme au sens psychanalytique. Cet écart est essentiel et inviterait à préciser ce qu’il peut recouvrir de particulier dans la relation que  le sujet entretient avec son corps propre. L'énigme que constituent le corps propre et son fonctionnement pour chacun, alors même qu'on s'en soutient et souhaite se l'approprier, ouvre la  voie, au moment où surgit un épisode pathologique, à un questionnement qui pourrait se limiter à la résolution de cette énigme surtout dans les moments où ces manifestations ne  rencontrent qu'interrogations du côté de la médecine en écho à celles du sujet. Lacan a permis de prendre en compte cette clinique non plus seulement du côté d'une solution thérapeutique ou d’une référence à une causalité mais en indiquant cette disposition si particulière de la chaîne signifiante que met en place l'holophrase chez l’être de parole. Ceci amène à interroger le  rapport du sujet à son corps propre dans une dialectique intime et complexe. Cette dialectique s'articule autour d'un impossible qui est bien celui du sujet. En revanche, dans ce qui nous  occupe, il est également confronté à la dimension technoscientifique du discours médical lors de cette transformation où l'art médical se veut de plus en plus scientifique. Les conséquences  de ce changement se font sentir par un bouleversement pour le sujet qui erre alors en quête d'une adresse avec un autre qui sache entendre et répondre. Au réel comme impossible du sujet fait écho un autre réel, celui de la science, et cela devrait amener à explorer les aspects de l’immense malentendu qui ne cesse de se développer dans le dialogue clinique.

Rens. :

Odile Fombonne

04 76 40 07 22

odile.fombonne@ali-rhonealpes.org

www.ali-rhonealpes.org