Colloque international organisé par La Revue Insistance.
Freud nomme trois métiers impossibles : éduquer (erziehen), soigner (kurieren) et gouverner (regieren). Trois métiers dont la transmission dépend d’un désir singulier, difficile à saisir. S’agit-il d’un désir propre à l’homme politique, à l’éducateur et au psychanalyste ? Et encore de quel lieu institutionnel et psychique ce désir opère-t-il pour ces trois métiers ? Sortir l’esprit de la fausse tranquillité, c’est l’oeuvre de l’analyse ; oeuvre d’une expérience qui noue la parole au corps, moyennant un risque nécessaire qu’assume celui qui décide de prendre la parole et d’en faire usage. Tel peut être conçu le rapport de la psychanalyse au politique, qui tout aussi poétique qu’il soit donne accès à cette part de l’humain qui ne se laisse appréhender que d’un regard oblique. Or le malaise contemporain, comme effet de la désaffiliation politique de la parole, se donne à entendre à travers les signifiants de la modernité qui décrivent une crise à tous les niveaux : social, politique, humain, identitaire, etc., signifiants qui font écran pour penser le politique, la justice, l’hospitalité, l’altérité. N’est-ce pas au fondement de la démocratie et à son institution que les trois métiers impossibles s’essayent à fabriquer l’humain ? Voilà l’enjeu de ces journées : une mise en questionnement de la psychanalyse dans son rapport à la parole politique.
Rens. :
A. Christaki ou P. Lollo
Tél. : 01 56 24 07 54 ou 06 26 80 34 71