18 Novembre 2023 - Montpellier

Poésie et psychanalyse. L’interprétation, c’est la poésie

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Colloque de l’association l’@psychanalyse

« Que vous soyez inspirés éventuellement par quelque chose de l’ordre de la poésie pour intervenir, c’est bien vers quoi il faut vous tourner. » (Lacan, L’insu que sait de l’une bévue s’aile à mourre.) Si l’interprétation chez Lacan relève d’un « dire de l’analyste » de quelle nature est ce dire, quel en est le sens ? Ne s’agit-il pas plutôt d’un hors-sens ? Qu’en est-il alors du hors-sens du jaillissement interprétatif, de ce « sens blanc » que soulève Lacan vers la fin de son enseignement ?

Le poète réussit un « tour de force » qui est, non pas de produire du sens à joui-sens que veux-tu, mais de scier le sens : il laisse l’équivoque à ciel ouvert. Comme le poète, l’analyste lui aussi scie le sens. Il suspens, il coupe, il ponctue, il tranche, il scie. Son dire ouvre dans la parole du patient un trou. Cet effet de trou est aussi ce que produit parfois le poète, quand il arrive à « réaliser ce tour de force de faire qu’un sens soit absent », qu’il le réduit à un « sens blanc ».

Ce « sens blanc » du discours de l’analyste, comme de la création du poète, s’oppose au maître contemporain, fruit de l’alliance entre logiques de marché et rationalité scientifique moderne. Et si la voie/voix de la poésie, dans sa réhabilitation de la dimension du réel, nous permettait la réécriture du fameux « L’inconscient c’est la politique » ?

Joseph Rouzel, Jacques Cabassut

Rens. : apsychanalyse@gmail.com, www.apsychanalyse.org