Colloque organisé par l’Institut Français d’Analyse de Groupe et de Psychodrame.
Nous formons des professionnels qui pratiquent, le plus souvent, le psychodrame, dans des cadres institutionnels, c’est-à-dire dans des établissements de santé ou médico-éducatifs.
Les logiques gestionnaires, lorsqu’elles sont prises de fièvre managériale, mettent à mal l’éthique des soignants, rendent leur exercice compliqué, difficile. Les méthodes de soin se référant à la psychanalyse n’ont plus le vent en poupe et se voient supplantées par d’autres approches.
L’époque est comme séduite par les modèles neuroscientifiques des maladies et troubles mentaux. Groupes d’entraînement aux habiletés sociales, ou de remédiation cognitive ont davantage la faveur des décideurs que les groupes de psychodrame qui doivent s’argumenter dans la rude terminologie des cadres de pensée
neuro-développementaux.
Cendrillon de la psychanalyse, à l’instar de celle des enfants, le psychodrame n’en n’est cependant pas à sa première déconvenue. Sa légende, rapportée par les fondateurs, ne raconte-t-elle pas qu’on l’indiquait dans les cas les plus rétifs aux méthodes ordinaires, par défaut en quelque sorte, mettant les psychodramatistes au défi, qu’ils relevaient, de faire de ce plomb, au moins du cuivre !
Quel sera l’avenir de nos pratiques, dans ce monde où les crises se succèdent, son visage est encore indistinct, tant l’on pressent que d’importantes mutations sont en cours. L’on sait que crise en chinois exprime la polarité de l’accident et de la chance, quand, en hébreu, le mot qui la désigne dit aussi l’obstétricale salle de travail !
Ainsi explorerons-nous l’histoire du psychodrame et ses évolutions, dont notre association est l’une des contributrices. Nous évoquerons, avec Bernard Robinson, qui est de ceux qui ont creusé la question, le moment de l’acculturation freudienne du psychodrame lorsqu’il s’exporta chez nous, et le suivrons dans sa réflexion lorsqu’il parle d’« une annexion dénaturante » aux origines françaises du psychodrame, qui ne rend pas justice de ce que celui-ci a pu apporter de spécifique à la psychanalyse. Laquelle ne l’en a pas moins considérablement bonifié. Une bonne entente donc, mais dont il faut prendre soin. Le psychodrame en effet, et singulièrement en groupe, a été de ces pratiques qui ont contribué à élargir l’offre d’un travail psychique d’orientation psychanalytique à une plus grande variété de personnes, enfants, adolescents et adultes, et dans des contextes démultipliés, répondant au vœu de son créateur qui voulait « aller là où sont les gens, et leur donner la force de rêver encore ».
Les intervenants à ce colloque voudront témoigner de cette richesse.
Renseignements et inscription : contact@ifagp.fr ou 01 45 88 23 22 – www.ifagp.fr
