Neuilly-Plaisance
Colloque à l'initiative de l'EPS Ville-Evrard.
La Société d’Etudes et de Recherches Historiques en Psychiatrie se veut être à la fois un lieu de transmission et d’élaboration. Elle est née en 1986 de la volonté de soignants (infirmiers) pour témoigner du caractère vivant de la psychiatrie. Ces dix dernières années, elle a été animée par Agnès Bertomeu, chercheuse infatigable qui nous a quittés en mai dernier.
Si la SERHEP s’est investie comme lieu de transmission de cette évolution historique, elle n’a cessé d’être un lieu de réflexion et d’élaboration d’une pensée toujours en mouvement.
C’est à la fin de la deuxième guerre mondiale, au cours de laquelle l’idéologie nazie avait décimé tant de malades mentaux en Europe, que des psychiatres progressistes ont conçu l’idée d’une autre psychiatrie «humaine et populaire » (Lucien Bonnafé). Inauguralement enfermés à l’Asile, les malades vont bénéficier de soins, non plus essentiellement à l’Hôpital, mais au cœur de la cité là ou les patients vivent, aiment et travaillent. La prise en charge était assurée par la même équipe soignante pendant la durée nécessaire. Certes cette évolution du soin s’est aussi appuyée sur la recherche et la découverte de psychotropes de plus en plus ciblés.
Une nouvelle pratique dite « psychiatrie de secteur », issue de la circulaire du 15 mars 1960 s’est développée au cours de ces quarante dernières années. Toutefois des indices nous font craindre sa remise en cause : protocolisation des méthodes de travail dans l’utilisation de nouvelles techniques, soucis d’économie et proposition d’une clinique fondée presque exclusivement sur le symptôme comme en témoigne le nouveau DSM.