17 Novembre 2018 - Paris

L’intime et l’étranger dans l’expérience de la maladie

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PARIS

L'Université Paris Diderot organise une journée d'étude sur la Psychanalyse et les Humanités médicales.

« Another country » (Susan Sontag), l’Intrus (Jean-Luc Nancy), « Hors de moi » (Claire Marin). Ces mots e?voquent la violence de la maladie, subie au cœur de l’intime. Quelle que soit la spe?cificite? de la maladie, toute expe?rience de la maladie implique une dimension d’alte?rite?, de de?possession de soi. Le corps atteint peut perdre son individualite? et son intimite?, et se vivre comme un e?tat hors sujet, sous l’action conjugue?e de la maladie et de ses traitements par la me?decine moderne. Un « no-body ». Expulse? de ses lieux corporels et relationnels familiers, le malade est un « soi-me?me » en exil, un e?tranger en proie a? l’identite? mis en pie?ces. « No one ».

Toute maladie serait-elle donc toujours et d’abord la maladie de l’autre ? Maladie des autres multiples : l’autre corps, l’autre discours (du savoir me?dical), l’autre soignant, et aussi, l’autre proche. La question convoque l’ide?e d’un travail de re?appropriation de ces diffe?rentes strates de l’e?trangete? a? soi, indispensable a? une expe?rience de la maladie ve?cue a? la premie?re personne. Le re?cit des maladies (illness narrative) en constitue le ressort et la manifestation majeurs. Mais pourrait-il rendre possible de parler de «mamaladie»commeondit«moncorps»ou«mavie»?C’est qu’au-dela? de ses contributions au travail de subjectivation de la personne malade, la mise en re?cit ou l’e?criture donne a? voir la complexite? de la dynamique entre l’intime et l’e?tranger en jeu dans l’expe?rience de la maladie. N’est-ce pas a? la faveur d’un de?voilement activement ordonne? par la parole et les mots, que la maladie acce?de au statut de l’expe?rience ve?cue, au lieu de rester un e?ve?nement e?tranger au sujet malade ?

A de?faut d’e?tre partie inte?grante du soi, l’expe?rience de la maladie peut faire l’objet d’une tentative de partage et de communication avec l’autre et par l’autre. C’est autour de ce paradoxe fe?cond que cette journe?e propose un dialogue entre la psychanalyse fonde?e sur l’expe?rience du « corps e?tranger interne » que veut dire l’inconscient, et les humanite?s me?dicales, un champ interdisciplinaire te?moignant d’un souci de de?fendre la subjectivite? et l’intersubjectivite? contre les effets alie?nants et de?shumanisants de la maladie sur fond d’une pratique me?dicale techniciste.

 

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Rens. : http://www.ep.univ-paris-diderot.fr