14 Février 2020 - Neuilly Sur Marne

Fronières invisibles : regards croisés sur la santé mentale des demandeur.e.s d’asile

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NEUILLY SUR MARNE

Journée d’étude autour du programme Faciliter l’accès aux soins psychiatriques pour les demandeur.e.s d’asile (FASDA)

Les problèmes de santé mentale que rencontrent les demandeur.e.s d’asile sont importants ; ils ont de forts retenissements sur l’ensemble de leur vie, et notamment sur leurs démarches administratives, comme cela a été rappelé récemment (Comede, 2017). Les rapports et études, tout comme les acteurs de terrain, qu’ils se trouvent dans les structures d’accueil (CADA et HUDA) ou dans les services de soins psychiatriques, soulignent les di?cultés dans la prise en charge de ceAe problématique.

Quelles interventions proposer (sociales, psychiatriques, culturelles…), dans quelles conditions le faire et comment permettre aux personnes d’y accéder ? Quel rôle jouent les consultations spécialisées et les secteurs de psychiatrie publique ? Et d’abord, faut-il même proposer un soin à tous ceux qui ne vont pas bien, qui ne dorment pas bien, qui font des cauchemars, qui sont tristes, qui cogitent ? D’autres formes d’intervention sont-elles à envisager, qui tiennent compte à la fois des besoins des personnes et des contraintes de leur situation ?

Ces questions s’ancrent dans des problématiques familières au monde de l’action sociale et celui des soins psychiatriques. D’une part, celle de la quali?cation des vécus et des comportements en termes de symptômes. Ceci a pour e?et de privilégier une approche sanitaire et individuelle au détriment d’enjeux politiques, sociaux et collectifs. D’autre part, celle de l’accès aux soins psychiatriques dans des contextes de vie marqués par les ruptures : assurer une cohérence et continuité des prises en charge entre équipes sociales et psychiatriques est une gageure, dans un contexte de turn-over frénétique des équipes sociales et de ruptures de parcours social et psychiatrique des usagers. Celle de la dé?nition de la façon d’agir, en?n. Face aux limites des alternatives binaires : la personne relève-t-elle d’une prise en charge psychiatrique ou pas ? Faut-il faire quelque chose ou rien ?, se pose la question de dé?nir l’intervention de façon plus souple, où la santé mentale est abordée d’une façon plus globale que par la seule consultation ou hospitalisation psychiatrique et la prise de médicaments, par l’engagement d’un ensemble d’actions permettant à la personne de tenir, de faire face, voire d’aller mieux.

La recherche-action FASDA (Faciliter l’accès aux soins psychiatriques pour les demandeur.e.s d’asile), menée par l’EPS de Ville Evrard (co-?nancement Direction Générale des Étrangers en France (DGEF)), vise à expérimenter des formes alternatives de réponse à cette situation. Ses principaux objectifs sont :

•     la compréhension des freins et leviers pour une meilleure prise en charge coordonnée de ces problématiques
•     le repérage de la sou?rance psychique chez les demandeur.e.s d’asile
•     leur orientation vers les structures adaptées (de soins, culturelles, sportives…)
•     l’étayage psychosocial des demandeur.e.s d’asile
•     le travail auprès des intervenants de première ligne et la constitution de réseaux autour de ces questions

Pourquoi et comment repérer la sou?rance psychique chez les demandeur.e.s d’asile et qu’en faire ? En dehors de la consultation, comment déployer un travail orienté vers un étayage, au travers d’une inscription dans le territoire et d’activités culturelles, sportives, citoyennes ? Quelles en sont les conditions, les apports, mais aussi les limites ?

La présente journée d’études vise à discuter ces premiers résultats du programme FASDA en croisant les regards de di?érents acteurs (chercheurs et professionnels du champ de la psychiatrie et de la demande d’asile) sur leurs façons d’approcher la santé mentale de personnes demandeuses d’asile. L’objectif étant de penser et di?user d’autres manières de prendre en compte la santé mentale des demandeur.e.s d’asile.

Programme

Rens. : tél. : 01 43 09 30 76, n.mary@epsve.fr