Généralement limitée au soin et à la psychothérapie, l’empathie, sous l’influence des neurosciences, gagne l’ensemble du corps social. En attendant l’avènement de la société empathique qui nous est promise, recentrons-nous sur le soin, sur cette capacité à ressentir les affects de l’autre et à comprendre le monde à sa façon. Si l’empathie favorise la solidarité et les comportements altruistes, elle ne nous protège pas des relations d’emprise, ni de la désempathie.
L'empathie dans les soins
Au sommaire de ce dossier
Entrée en empathie
Contrairement aux définitions infirmières proposées, l’empathie est une façon de s’ouvrir à l’autre, à ses affects, à sa façon de percevoir le monde. L’empathie suppose une certaine réciprocité, ainsi en est-il de Dominique qui apprend de Pascal l’art de gagner ses combats.
L’empathie soignant-soigné : un chemin semé d’épines
Dans la relation soignant/soigné, des émotions « honteuses » (se sentir supérieur, éprouver de la haine vis-à-vis de certains patients ou s’angoisser d’être un jour soi-même dépendant) peuvent inhiber l’empathie. Ce sont pourtant des composantes normales de l’attitude soignante.
Nouvelles perspectives sur l’empathie
La tâche actuelle des théories de l’empathie est à la fois de critiquer les anciens modèles abstraits et simplificateurs et de se donner les moyens de montrer comment les rapports sociaux n’entravent pas mais, au contraire, participent aux dynamiques affectives et pratiques à l’oeuvre dans les interactions empathiques.
L’empathie et les neurosciences
Il existerait une propriété neuro-cognitive générale qui permettrait la reproduction de l’activité mentale d’un individu à celle d’un autre.
La relation empathique selon Rogers
Le thérapeute empathique veille à resituer les affects et émotions du patient dans son cadre de référence interne, sans interférer avec ses propres émotions. La finalité étant qu’il porte un nouveau regard sur lui : un être de compétences plutôt que de dépendance, en évolution, en « actualisation » selon Rogers.
L’empathie : premier temps de l’écoute thérapeutique
L’empathie, en ce qu’elle nous permet de penser la question du semblable, entraîne l’analyste vers de multiples interrogations et notamment celle-ci : empathie, transfert et contre-transfert joueraient-elles alternativement dans le même temps d’une séance ?
L’empathie de l’analyste
Les psychothérapeutes ont été souvent des enfants à l’empathie « réparatrice ». L’empathie de l’analyste est donc le premier mouvement interne d’une interaction vers le patient, le socle sur lequel il pourra faire un premier pas hors de sa souffrance destructive.
« Comme un bon père… »
Nous voyons ici un psychanalyste au travail, soucieux de nous donner accès à ses processus de pensées, à ses dispositions affectives envers le patient. C’est aussi une ouverture à la complexité événementielle de la séance, à la capacité de se laisser surprendre par ces moments privilégiés où analyste et patient, ensemble, ont le sentiment profond de savoir ce qui est en train de se vivre.
S’entraîner à développer l’empathie
En raison de la multiplicité et de la variété des rencontres de soin en psychiatrie, l’empathie des soignants gagne à être développée et entraînée régulièrement comme une compétence qui s’entretient et se perfectionne. Un tel travail permet l’amélioration de la relation thérapeutique.
Alliance thérapeutique et empathie
Quelle place occupe l’empathie dans le processus d’alliance thérapeutique et quelles sont les méthodes pour la développer ?