N° 227 - Avril 2018

Prévalence des troubles psychiatriques en prison

Auteur(s) : Thomas Fovet, Pierre Thomas, Psychiatres, CHU de Lille, Laurent Plancke, Sociologue, FR2SM Hauts-de-FranceNbre de pages : 7
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Les études soulignent la prévalence importante de tous les troubles psychiatriques en prison, avec une surreprésentation des dépressions, des troubles psychotiques et des comorbidités addictives. Revue de l’épidémiologie.

Le problème de l’incarcération des personnes souffrant de troubles psychiatriques est un débat particulièrement ancien en France puisque, dès le début du XIXe siècle, les psychiatres aliénistes s’interrogeaient sur la place des malades mentaux en prison. Cependant, peu d’études épidémiologiques ont été réalisées avant les années 1990. C’est à cette période que le service public hospitalier obtient la charge d’assurer les soins aux personnes détenues (en 1986 pour les soins psychiatriques puis en 1994 pour les soins généraux). Depuis, plusieurs études épidémiologiques ont été menées dans les prisons françaises afin de caractériser l’état de santé de la population carcérale. Toutes soulignent la surreprésentation de l’ensemble des pathologies psychiatriques et des addictions. La fréquence particulièrement importante des troubles psychiatriques associés à un trouble addictif, plus d’un quart des détenus, interroge sur les limites de l’accès aux soins avant et après la détention. La prévalence élevée des troubles psychiatriques en prison a plusieurs conséquences au premier rang desquelles le suicide. Au vu des données épidémiologiques, il apparaît qu’une des priorités est de proposer aux personnes incarcérées des soins de qualité équivalente à ceux proposés à la population générale. Les liens entre personnel soignant exerçant en milieu pénitentiaire et personnel soignant du secteur de psychiatrie général s’avèrent primordiaux pour assurer la continuité des soins.

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