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Les relations entre familles et psychiatrie sont marquées du sceau de la complexité. L’histoire des rapports entre ces deux institutions n’est pas celle d’un rapprochement inéluctable.
On accorde habituellement peu de crédit à l’opinion des familles, alors qu’elles connaissent la réalité de la maladie de très près. Pour les institutions et les professionnels, malgré leur expérience, elles sont « celles qui en savent le moins » ou « qui n’ont qu’une vue partielle des choses ». Retour sur l’enquête Parents de grands adolescents et jeunes adultes hospitalisés en psychiatrie, menée en 2010.
La lutte insidieuse entre l’institution psychiatrique et les familles n’est pas simplement celle du pouvoir. Plus profondément, elle interroge la façon de soigner, la posture d’aide face aux questions violentes que pose à tous la psychose. Quelques clés pour aller vers une véritable alliance thérapeutique.
L’expérience de cette équipe genevoise montre que le soutien des proches de patient souffrant de troubles bipolaires a un impact positif sur la prévention des récidives, la dynamique familiale et la qualité de vie des aidants.
Au Centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes, le Centre ressources familles et troubles psychotiques coordonne tout un éventail d’actions variées et complémentaires. Ce dispositif innovant, intégrant interventions thérapeutiques, groupes d’échanges, et bientôt informations… est le fruit de vingt années d’échanges avec les familles.
Julien a 22 ans. Un vague diagnostic de schizophrénie, une prise en charge défaillante, une immense culpabilité et une tragique absence de perspectives ont fait voler en éclat l’équilibre familial. Parcours d’une famille déboussolée qui reprend doucement confiance grâce à l’appui du Centre de ressources familles et troubles psychotiques.
Facile à mettre en oeuvre, apprécié par les familles, le groupe de parole reste une réponse à l’intégration des proches dans les soins.
L’intégration des familles au projet de soins du patient schizophrène bouscule bien des habitudes. Cependant les recherches montrent aujourd’hui que l’approche psychoéducative des familles a un impact positif sur leur humeur, leur qualité de vie et l’évolution du malade.
Depuis plus de dix ans, deux infirmières animent le programme psychoéducatif Profamille au sein d’un d’hôpital de jour. Destinée aux proches de malades souffrant de schizophrénie, cette initiative a, en plus de ses bénéfices sur la dynamique familiale, fait évoluer les pratiques de soins.
Au Québec le dernier plan d’action en santé mentale affirmait vouloir impliquer les familles dans l’organisation des soins. Une étude a évalué leur « participation ». Comme en France, il reste beaucoup à faire…