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Dès l’annonce du désir de grossesse ou de la maternité à venir d’une femme souffrant de psychose, l’équipe soignante de secteur, forte de l’alliance thérapeutique établie au cours d’un suivi régulier, organise au plus tôt, et à domicile, un accompagnement « sur mesure » basée sur le réseau.
L’expérience de l’unité mère-bébé de Brumath montre que seules les mères atteintes de schizophrénie, bien stabilisées, bénéficiant d’un milieu socio-économique de qualité et de la présence d’un conjoint non malade, sont susceptibles d’élever leur bébé au quotidien. Pour toutes les autres, bien souvent, le placement de l’enfant reste nécessaire.
Les objectifs du travail en unité mère-bébé sont clairs : éviter que l’enfant ne devienne un persécuteur pour sa mère schizophrène, aider à trouver la « bonne distance » et le « bon temps » pour que la dyade puisse exister sans que la pathologie maternelle empêche la mère « d’être maman » ou l’enfant « d’avoir une mère ».
La pratique clinique montre que tout est possible lorsque les situations difficiles sont retravaillées avec les femmes schizophrènes enceintes ou devenues mères. Un accompagnement spécifique leur permet souvent de mieux se soigner et de gagner en sécurité. Être malade est une chose, devenir mère en est une autre…
Autour de Bryan, placé en pouponnière, les professionnels s’engagent et s’affairent pour préserver le lien mère-enfant et père-enfant ; une articulation fragile qui prépare le placement de Bryan en famille d’accueil…
Au sein de l’Union nationale des amis et familles de malades psychiques (Unafam) des groupes de paroles destinés aux grands-parents leur permettent d’évoquer cette nouvelle fonction vécue entre culpabilité, non-dits, tiraillements et parfois impuissance…
Que deviennent les enfants de mère schizophrène et quels sont les risques psychologiques qu’ils encourent ? La clinique de leur devenir souligne la complexité de cette problématique, entre pathologie avérée, hypermaturation et résilience…
Dans tous les cas de figure, l’inceste confronte l’enfant à une sexualité ambiguë, énigmatique et trouble qui le conduit à grandir dans un monde à part. Pris dans ces transactions particulières et mortifères, l’enfant victime souffre de manière équivoque, au risque de sa survie psychique.
L’enfant victime d’inceste est affecté dans son corps, ses idées et ses valeurs, ses sentiments et les représentations qui les accompagnent, dans sa personnalité et ses comportements… Chacun s’en sort différemment, plus ou moins traumatisé à long terme…
Le passage à l’acte incestueux peut se comprendre comme un moyen pour la famille de se défendre inconsciemment contre des angoisses très fortes, dans une dimension destructrice et mortifère.