« Martha », une exposition sur les marques du trauma et la résilience

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Malgré sa restauration, Martha, une ancienne figure de proue d’un ancien navire dunkerquois, porte encore les marques de ses nombreux périples sur les océans. Symbole de résilience, elle incarne aujourd’hui l’esprit d’un projet présenté par le Centre national de ressources et de résilience sur le psychotrauma (CN2R). Issu d’une résidence artistique, l’exposition Martha explore et illustre la transformation des émotions liées aux expériences traumatiques au fil du temps. A voir à Villeneuve d’Asq jusqu’au 28 février.

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est un trouble psychiatrique qui peut se développer après une exposition à des événements traumatisants ou si l’on a été témoin d’un danger, comme dans le cas de violences ou de catastrophes. Par la suite, des expériences émotionnelles intenses peuvent se manifester à nouveau, sous forme de souvenirs intrusifs, des reviviscences…

Cependant, les émotions liées à ces visions évoluent dans le temps. C’est ce mécanisme que Sarah Feuillas, artiste plasticienne, illustre à travers le projet « Martha », développé dans le cadre du programme de résidence AirLAB, portée par la direction culture de l’Université de Lille, en collaboration avec le centre de recherche Lille Neuroscience & Cognition (LiLNCOG) et le Centre national de ressources et de résilience (Cn2r). Le projet a ainsi bénéficié d’un accompagnement sur la transmission des récits de patientes-partenaires et la quantification de la valence émotionnelle durant les entretiens.

Martha, qui tire son nom d’une ancienne figure de proue de goélette travaillée par l’eau et le sel, explore la mutation des émotions liées à un traumatisme et les manières dont l’impact se fait ressentir sur le continuum de la vie. L’objet-refuge est un objet s’étant chargé émotionnellement durant l’évènement traumatique. Sarah Feuillas a entrepris de reproduire les objets-refuges des patients-partenaires afin d’en transformer la charge émotionnelle. Devenus sculptures, ces objets ont été plongés dans le Port de Dunkerque pour plusieurs mois, entrainant leur métamorphose.

Avec l’aide d’associations locales, les sculptures ont été accompagnées sous l’eau pour explorer les capacités régénérescentes et résilientes de la nature à se développer sur les objets du traumatisme pour en faire évoluer la forme, comme l’affect évolue face au traumatisme.

Une exposition à retrouver jusqu’au 28 février à l’espace culture, Cité Scientifique, Villeneuve-d’Ascq.

Rens. : www.cn2r.fr, communication@cn2r.fr, 06 37 66 77 98Photo : La Martha, Figure de proue de la goélette Martha © Collection du Musée maritime et portuaire de Dunkerque. Photogrammétrie : Brice Dumas. Graphisme : Sébastien Lordez

N° 200 - Septembre 2015

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