N° 287 - Avril 2024

De la culpabilisation à la réparation

Auteur(s) : Aurélien GRATON, PsychologueNbre de pages : 5
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Parfois délétère, la culpabilité présente aussi de nombreuses facettes permettant au sujet de se réguler. Émotion profondément humaine et socialement indispensable, elle peut notamment engendrer des comportements réparateurs.

Émotion désagréable, entravante, pression de la culture judéo-chrétienne… La culpabilité semble entachée de nombreux maux et est souvent vécue comme un poids à éliminer. Cette émotion est fréquente, intense, elle peut être ressentie plusieurs fois par jour, et les patients sont nombreux à rapporter ce sentiment dans le cabinet des praticiens : « Je me sens tout le temps coupable, que puis-je faire ? ». En conséquence, nombreux sont les ouvrages ou articles qui traitent de la nécessité de faire disparaître la culpabilité, avec des titres souvent évocateurs et définitifs : L’émotion qui tue (1), Se libérer de la culpabilité (2), Pour en finir avec la culpabilité (3)… À juste titre, car la culpabilité peut être une émotion délétère pour la santé mentale voire, lorsqu’elle s’installe de façon prolongée et sans raison apparente, un précurseur de la dépression. Cependant, la culpabilité est aussi une émotion fondamentalement utile aux interactions humaines, au développement des habiletés en société et plus largement à la régulation  sociale. Les praticiens doivent alors distinguer chez les patients ce qui relève d’une culpabilité passagère, adaptée et utile ou d’un état permanent plus problématique de culpabilité, potentiellement comorbide d’autres traits psychopatologiques.

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