60 100 enfants vivent principalement en famille d’accueil

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) estime le nombre d’enfants et de jeunes majeurs de moins de 21 ans vivant principalement en famille d’accueil à 60 100. Seulement 29 % de ces jeunes âgés de 18 ans ont un diplôme équivalent ou supérieur au bac, contre 60 % des jeunes de l’ensemble de la population du même âge


En France, plusieurs situations peuvent conduire à ce que des enfants ou des jeunes majeurs de moins de 21 ans soient confiés à une famille d’accueil. Ils peuvent être confiés à un assistant familial au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), de la protection judiciaire de la jeunesse ou encore dans le cadre d’une prise en charge thérapeutique ou médico-sociale. L’enquête Aide sociale de la DREES, qui permet notamment d’éclairer la situation des enfants confiés à l’ASE, constitue la référence en matière de statistiques publiques sur la protection de l’enfance. Toutefois, l’exploitation des réponses à de nouvelles questions du recensement de la population de l’Insee introduites depuis 2018 apporte un éclairage complémentaire portant sur l’ensemble des situations d’accueil familial.

60 100 enfants vivant principalement dans 25 600 familles d’accueil

D’après les enquêtes annuelles de recensement (EAR), le nombre d’enfants et de jeunes majeurs de moins de 21 ans vivant principalement en famille d’accueil est estimé à 60 100  en France métropolitaine en 2019. Le nombre de ménages d’accueil s’élève à 25 600, ce qui correspond à une moyenne de 2,35 enfants accueillis par ménage. Ces chiffres sont inférieurs à ceux issus de l’enquête Aide sociale et de l’enquête nationale sur les assistants familiaux. En effet, l’EAR ne permet d’identifier que les enfants vivant « principalement » en famille d’accueil (et non à titre secondaire). Cela peut expliquer certaines différences dans les caractéristiques des enfants et des ménages, même si, dans les grandes lignes, elles sont très comparables.

Les 6-17 ans sont significativement surreprésentés parmi les jeunes vivants principalement en famille d’accueil en comparaison avec l’ensemble de la population des moins de 21 ans, tandis que les moins de 3 ans (13 %,
 -5 points) et les 18-20 ans (14 %, -8 points) sont sous-représentés. Par ailleurs, les garçons constituent 53 % de ces jeunes (+1,5 point).

Les Hauts-de-France concentrent plus d’un sixième des enfants vivant en famille d’accueil

Plus d’un sixième des enfants recensés via l’EAR (10 400 enfants) vivent dans les Hauts-de-France. Cette région est de loin celle qui compte le plus d’enfants vivant dans une famille d’accueil domiciliée sur son territoire, devant la Nouvelle-Aquitaine (6 400) et l’Occitanie (6 000). Les Hauts-de-France sont également la région, avec la Normandie, dont le taux de prise en charge en famille d’accueil1  est le plus élevé, à 6,4 ‰. Ce chiffre les place très sensiblement au-dessus de la moyenne nationale, à 3,7 ‰. La région qui enregistre le taux de prise en charge le plus faible est l’Île-de-France (1,2 ‰), vraisemblablement en raison des accueils familiaux hors du département d’origine (1) . 

Les ménages d’accueil sont très majoritairement des couples et vivent quasi exclusivement en maison

Les 25 600 ménages d’accueil répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain sont majoritairement des couples avec enfant(s) (53 %) ou sans enfant (32 %). Par ailleurs, les maisons représentent 95 % du parc de logements d’accueil recensés.

La part de jeunes reçus au baccalauréat à 18 ans est deux fois plus faible chez les enfants accueillis

Seulement 29 % des jeunes vivant en famille d’accueil et âgés de 18 ans (donc en âge d’être reçus au baccalauréat) ont un diplôme équivalent ou supérieur au bac, contre 60 % des jeunes de l’ensemble de la population du même âge. Parmi les jeunes confiés non bacheliers, 26 % détiennent un CAP ou un BEP, contre 15 % dans la population générale. Ces écarts reflètent les trajectoires scolaires moins linéaires des enfants vivant en famille d’accueil, et peut-être leur « choix » de suivre des formations courtes et professionnalisantes dans la perspective d’obtenir une indépendance financière plus rapide (Mainaud, 2013).

1 -Un département peut faire appel à des familles d’accueil résidant au-delà des limites de son territoire

Les enfants vivant en famille d’accueil au prisme de l’enquête annuelle de recensement, Lucile BASSE (ONPE, DREES au moment de l’étude), Les Dossiers de la Drees, N° 116 • mars 2024