Le Comité économique et social européen prime 5 projets consacrés à la santé mentale

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Le Comité économique et social européen (CESE) décerne cette année son emblématique « prix de la société civile » à des projets sans but lucratif qui favorisent le bien-être mental des Européens. Cinq projets ont été retenus et le classement final sera révélé début mars.

Deux initiatives à but non lucratif de Finlande, une d’Irlande, une d’Italie et une de Slovaquie ont été retenues comme finalistes de la 14e édition du prix de la société civile du CESE, consacrée à la santé mentale. Le Comité révélera le classement final des lauréats le 7 mars, lors de la cérémonie de remise des prix organisée pendant sa toute première Semaine de la société civile, qui se tiendra à Bruxelles.

Les lauréats ont été choisis parmi plus de 100 candidatures provenant de 23 États membres. La créativité et le dévouement dont sont empreints les projets présentés témoignent de l’enthousiasme sans bornes et de la forte motivation de la société civile à aider les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, et ils sont la preuve que ces initiatives contribuent de manière essentielle à contenir l’explosion de cette épidémie silencieuse au sein de l’Union européenne.

Le montant total du prix s’élève à 50 000 euros et sera partagé entre les cinq nommés. Le lauréat qui remportera le premier prix recevra 14 000 euros et les quatre autres finalistes 9 000 euros chacun.

Les cinq projets retenus, listés par ordre alphabétique, sont les suivants :
AgeWell, un projet de la fondation Third Age — Irlande

AgeWell est un réseau d’engagement social qui améliore le bien-être de personnes âgées en situation d’isolement, de fragilité et de vulnérabilité. Combinant des visites à domicile et une application pour smartphone, il offre un accompagnement et un soutien émotionnel à ceux qui en ont besoin et permet de détecter les risques pour la santé à un stade précoce. Les personnes âgées dans le besoin sont suivies par des bénévoles d’un certain âge qui, ainsi, enrichissent non seulement la vie des autres, mais aussi la leur. AgeWell est géré par la fondation Third Age, une organisation caritative basée en Irlande.

Crazy? So what!, une initiative lancée par Integra — Slovaquie

L’initiative Crazy? So what! (Fous, et alors?), mise sur pied par l’organisation slovaque Integra, entend déconstruire les stéréotypes en promouvant la compréhension et la compassion en matière de santé mentale chez les jeunes, et en fournissant des informations de première main pour comprendre le ressenti des personnes souffrant de troubles mentaux et pour les aider à remonter la pente. Dans le cadre de cette initiative, un expert et un adulte ayant personnellement souffert d’une maladie mentale se rendent dans les écoles durant une journée pour parler à des élèves et étudiants âgés de 15 à 20 ans. Ces derniers ont accueilli de manière positive le programme, qui les encourage à s’exprimer ouvertement au sujet de leur santé mentale et leur donne de l’espoir pour l’avenir.

Lapinlahden Lähde, un centre communautaire géré par l’association Pro Lapinlahti — Finlande

Lapinlahden Lähde, ou Le printemps de Lapinlahti», est un centre communautaire qui offre à chacun, et en particulier aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, un environnement stimulant et inclusif pour pouvoir guérir et profiter de la nature et de la culture. Cette zone déclarée «sans diagnostic» permet à tout un chacun d’être soi-même sans se voir coller une étiquette, grâce à l’émancipation plutôt que par une approche paternaliste. Situé dans les locaux rénovés de l’ancien hôpital Lapinlahti d’Helsinki et géré par l’association à but non lucratif Pro Lapinlahti, le centre organise divers ateliers et manifestations en lien avec l’éducation à la santé mentale. Il accueille 50 000 visiteurs chaque année.

  • Telling Stories for Good, un projet de l’organisation Animenta — Italie

Dans le cadre de son projet Telling Stories for Good (Raconter pour sensibiliser), l’organisation italienne sans but lucratif Animenta réécrit des discours stéréotypés sur les troubles alimentaires, qui touchent plus de quatre millions de personnes rien qu’en Italie, dont deux millions sont des adolescents. À ce jour, 10 000 enfants ont pu bénéficier de ses programmes de prévention et de sensibilisation, menés par des professionnels bénévoles, en ligne et dans des écoles de toute l’Italie. L’organisation apporte également une aide spécifique aux personnes souffrant de troubles mentaux, ainsi qu’à leurs familles. Des dîners virtuels en ligne, élaborés avec l’aide d’un diététicien bénévole, encouragent par ailleurs les jeunes à retrouver un rapport sain à la nourriture.

The World of Recovery (Le monde de la guérison) consiste en deux jeux conçus pour soutenir la santé mentale. Campés dans un monde d’espoir futuriste, ils encouragent le joueur sur le chemin de sa guérison en lui fixant des objectifs qui lui inspirent une image saine de lui-même, renforcent son autonomie personnelle et l’aident à mener une vie active et pleine de sens. Le premier est un jeu mobile non violent et le second un jeu de rôle sur table primé. Créés par la fondation Lilinkoti, ces jeux gratuits ciblent les personnes sur la voie de la guérison après des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, ainsi que les professionnels.

Aurel Laurențiu Plosceanu, vice-président du CESE chargé de la communication, a déclaré au sujet du prix : "un sentiment de “mal-être collectif” s’est clairement dégagé de bon nombre des candidatures que nous avons reçues, qui est révélateur d’un lien entre les multiples crises récentes - une guerre cruelle sévissant dans notre voisinage, la pandémie, l’inflation, les catastrophes naturelles - et la santé mentale. Nos candidats ont été confrontés à de nombreuses situations différentes et ont eu recours à des outils très divers pour aider les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale. Ils démontrent que la société civile assure des services qui, actuellement, ne sont pas fournis de manière adéquate par les systèmes de santé publique, et qu’elle répond aux besoins particuliers des groupes vulnérables. Grâce à ses liens étroits avec les populations locales, la société civile apporte une aide de première ligne, de manière tant formelle qu’informelle, et procure des services aux personnes difficiles à atteindre".

• Communiqué de presse « Le CESE annonce les cinq nommés à son prix de la société civile sur la santé mentale« , 14 février 2024.