COMBO : un projet d’outil d’aide à l’implémentation des bonnes pratiques

FacebookXBlueskyLinkedInEmail

Le Dr Vincent Girard, psychiatre, Assistance Publique – Hôpitaux Marseille (AP-HM), Chercheur Associé Laboratoire de santé publique (Centre d’étude et de recherche sur les services de santé et la qualité de vie, Aix Marseille Université) répond aux questions de la Lettre du GCS sur le projet COMBO un outil d’aide à l’implantation des bonnes pratiques



Pouvez-vous nous présenter le projet COMBO ? 
« L’idée de monter une COMmunauté de BOnnes pratiques est née lorsque je travaillais à l’ARS PACA sur la mise en place des Projets Territoriaux de Santé Mentale (PTSM). Dans la circulaire de l’époque, la création d’une plate-forme de bonnes pratiques en santé mentale était évoquée. Lorsque j’ai appris que finalement, ce projet ne verrait pas le jour, j’ai décidé de tout de même tenter de lancer une telle plate-forme. Qu’il s’agisse de projets locaux ou d’importations d’idées déjà expérimentées à l’étranger, de bonnes initiatives foisonnent en effet sur les territoires en France. Par contre, leur essaimage et leur généralisation du local au national ne fonctionnent pas… On sait expérimenter, cela ne coûte pas trop cher, c’est peu risqué. Par contre, mettre en place une politique publique est considéré comme bien plus difficile par les décideurs nationaux, qui manquent d’outillage et peuvent aussi être un peu effrayés par cela. De mon côté, j’avais été recruté par l’ARS justement pour être parvenu à transformer une expérimentation en politique publique, avec le programme « Un chez soi d’abord ». Fort de ce savoir expérientiel, j’ai souhaité travailler à l’identification des bonnes pratiques existantes en psychiatrie et en santé mentale, puis au lien entre les porteurs de bonnes pratiques et ceux qui voudraient les mettre en place ailleurs. Le projet COMBO consiste donc à faire connaître et valoriser ces pratiques à l’échelle nationale, via une plate-forme sur Internet, et à travailler à la fois le transfert des savoirs et l’accompagnement à l’implémentation. Il s’agit aussi de créer une communauté de personnes qui s’intéressent aux bonnes pratiques et de faciliter les dynamiques locales autour d’une pratique particulière pour la faire évoluer. COMBO doit permettre de former à l’ingénierie d’implantation. Souvent, les acteurs maîtrisent bien leur action mais ne savent pas comment accompagner d’autres acteurs à la reproduire chez eux. Il faut pour cela s’appuyer sur les ARS pour financer ces implémentations et ces transferts de savoir. COMBO pourrait être un outil mis à disposition des ARS pour les aider à déployer les initiatives vertueuses. Il faut avoir en tête qu’implémenter une bonne pratique ce n’est pas seulement financer une action, mais toute une aventure humaine, dans la durée, avec un certain niveau de complexité, une évaluation pour donner des arguments politiques… Comme cela a été évoqué lors de la récente table-ronde organisée au Ministère par l’AJPJA, il faut différencier les bonnes pratiques et les pratiques basées sur les preuves. Ces dernières ont été évaluées, les bonnes pratiques ont souvent pour elles à la fois l’évaluation, le recul, et surtout l’adhésion des professionnels, des usagers, des aidants et des politiques.« 

Lire la suite ...

La lettre du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale, n° 88, 11/23.