N° 280 - Septembre 2023

La neutralité affective du soignant n’existe pas

Auteur(s) : Karl-Leo SCHWERING, Docteur en psychologie, Professeur de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyseNbre de pages : 5
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De nombreux affects peuvent émerger dans la relation de soin, plus ou moins « tolérés », mais la méfiance envers la tendresse, en particulier celle du thérapeute, reste tenace. Repères pour accéder au partage puis au départage d’affects dans la thérapie.

La neutralité bienveillante du thérapeute et par extension, la « bonne distance » du clinicien au contact des patients, sont des principes techniques qui ont une validité universelle. Dès les origines de la psychanalyse, cette neutralité concerne aussi les affects du thérapeute, au point que S. Freud propose à ses collègues « de prendre pour modèle pendant le traitement psychanalytique le chirurgien qui met de côté tous ses affects et même sa compassion humaine… », ce qui le conduit, quelques lignes plus loin, à parler d’une « froideur de sentiment exigible de l’analyste » lui permettant une « préservation souhaitable de sa propre vie d’affect ». Cette position radicale a ensuite été relativisée par Freud lui-même et n’est plus de mise depuis longtemps dans la plupart des cénacles psychanalytiques . Mais il faut tout de même attendre les années 1950 pour qu’émerge une théorisation du contre-transfert, absente chez Freud, en particulier comme véritable instrument de la pratique, et avec elle un retour en grâce des affects du clinicien.

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