La société européenne de médecine intensive et la Commission européenne signent une déclaration commune sur la santé mentale des professionnels des soins intensifs qui ne doit en aucun cas être « négligée ». Ils exigent que la question soit abordée dans toutes les législations de l’Union européenne et font sept demandes dans ce sens.
« Pour fournir les meilleurs soins possibles, une équipe [de soignants] doit être en bonne santé mentale », a déclaré Elie Azoulay, président de la Société européenne de médecine intensive (ESICM), lors de la troisième réunion du groupe d’intérêt sur les soins intensifs du Parlement européen à Strasbourg le 11 juillet dernier. En effet, comme rappelé par cette déclaration commune, « les professionnels de santé en général, et les réanimateurs en particulier, sont parmi les professions les plus touchées par les risques psychosociaux, ce qui non seulement diminue l’attractivité de leur profession et provoque des problèmes de rétention dans les systèmes de santé à travers l’Europe, mais a également un impact direct sur leur vie privée et professionnelle et donc des conséquences sur leurs patients, leurs proches et leurs familles. Seuls les professionnels de la santé en bonne santé mentale peuvent dûment prendre en charge les patients et leurs familles. Les professionnels de la santé en soins intensifs ont beaucoup souffert pendant la pandémie de COVID-19 et sont maintenant, une fois de plus, en première ligne dans cette pandémie silencieuse en ce qui concerne le syndrome d’épuisement professionnel et autres maladies mentales. Pour ces raisons, nous appelons la Commission européenne et les États membres à s’attaquer aux troubles mentaux santé des professionnels de santé dans toutes leurs stratégies européennes, nationales et locales sur le sujet.«
« Les États membres sont encouragés à sensibiliser les professionnels aux questions de santé mentale et à élaborer et mettre en œuvre des politiques et de bonnes pratiques afin de renforcer la résilience des travailleurs essentiels »
La déclaration commune fait donc sept demandes spécifiques :
– Adopter une stratégie « santé mentale dans toutes les politiques », tout en incluant un chapitre spécifique sur la santé des professionnels de la santé.
– Renforcer la coopération entre les institutions européennes, les États membres et les soins de santé professionnels pour établir une approche harmonisée de la question de la santé mentale des professionnels, des directions hospitalières, en particulier celles des soins intensifs.
– Créer des lignes directrices sur la façon d’aborder les problèmes de santé mentale des professionnels de santé, notamment en soins intensifs, adapter leur environnement de travail et créer des méthodes pour fidéliser la main-d’œuvre et redonner de l’attractivité.
– développer une définition spécifique du syndrome d’épuisement professionnel qui s’appliquerait concrètement aux professionnels de santé en réanimation et à leur environnement de travail.
– Intégrer la méthode des 3R (Recognise, Reverse et renforcer la résilience) pour lutter contre le burnout en milieu hospitalier et la promouvoir en tant qu’approche harmonisée dans tous les États membres.
– Augmenter les programmes de financement européens, en particulier ceux qui intéressent la détérioration de la santé mentale des professionnels de santé.
– Organiser une année européenne de la santé mentale avec des actions concrètes en faveur des professionnels de santé
• Déclaration commune de la société européenne de médecine intensive et de la Commission européenne.