Dans la Lettre du GCS pour la recherche et la formation en santé mentale n°74 de mai 2022, le psychiatre et chef de pôle du CH de Jonzac (17), Jean-Marc Destaillats, revient : le déploiement d’une analyse QualityRights.
GCS : Pourquoi vous être engagé dans le programme QualityRights ?
Dr Destaillats : « L’équipe d’observateurs nous a rendu visite il y a un peu plus de deux ans. Nous avions initié la démarche à l’occasion d’un nouveau projet architectural. Ce programme s’inscrit complètement dans la continuité de la philosophie de service d’accompagnement du handicap psychique et du changement de regard des professionnels par le prisme des droits. Nous soignons des personnes souffrant de troubles de la santé psychique, mais nous les considérons avant tout comme des citoyens à part entière, qui ne sont pas prédestinés à être hospitalisés et enfermés à cause de leur comportement. Nos pratiques sont ainsi orientées vers le rétablissement et le renforcement du pouvoir d’agir des personnes concernées, afin qu’elles puissent, le plus possible, prendre les décisions qui les concernent dans leur projet de soins. Cela se traduit, entre autres, par la présence de cinq médiateurs de santé pairs dans le pôle, dévolus, dans les équipes mobiles, au suivi de leur parcours de rétablissement au domicile et lors des hospitalisations. Leur présence est importante, notamment car elle donne à voir aux autres professionnels d’autres manières d’interagir à partir de leurs savoirs expérientiels…
Le respect des droits, c’est d’abord une affaire de lutte contre la stigmatisation, par le diagnostic et par la pathologie. Il faut rappeler que l’on peut tout à fait “vivre avec et malgré les troubles” ce qui est une des définitions du rétablissement. L’essentiel pour les intervenants est de passer de la pathologie psychiatrique au handicap psychique, de réflexions sur les décisions à prendre uniquement basées sur les symptômes et le comportement de la personne, à des réflexions qui intègrent les droits et le respect de la citoyenneté et la compétence des personnes accompagnées à se saisir de ce qui les concerne. »
Ce programme QualityRights laisse la possibilité aux professionnels de construire et de s’approprier leurs propres solutions pour le respect des droits, adaptées à notre contexte local et institutionnel ou d’anticiper cette question pour de futurs projets.
Lire la suite de l’entretien sur la Lettre du GCS