« Finistères » : un spectacle hybride, entre théâtre et magie, pour se représenter la schizophrénie

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Celia Daniellou-Molinié, autrice et metteure en scène, présente au Théâtre du Soleil, à compter du 20 avril et jusqu’au 8 mai 2022, avec la Compagnie 16.51 Ouest, sa pièce Finistères : un entrecroisement de magie et de théâtre pour parler de schizophrénie. « Plongée intime et sensorielle dans la maladie psychique, cette fiction pétrie de réel est aussi une interrogation sur le témoignage et notre capacité à nous représenter l’inimaginable«  souligne l’autrice.

« La schizophrénie est un sujet important pour moi, explique-t-elle, ayant plusieurs proches concernés par cette pathologie. J’en ai éprouvé les vertiges, la complexité, les joies et les effrois immenses, et il me paraissait important de partager ce quotidien-là, tellement loin de la vision que transmettent souvent les médias comme les fictions. Grâce à l’illusion magique, nous proposons aux spectateurs de plonger sensoriellement dans le vécu, les perceptions d’un jeune homme dont le réel vacille, et nous espérons que cette expérience émotionnelle et sensorielle leur permettra de porter un autre regard sur les troubles psychiques« .

« Par la qualité de son écriture, Finistères est une pièce de théâtre d’une rare rigueur sur la schizophrénie. Grâce aux mots d’Alban, qui raconte son jumeau Titouan diagnostiqué schizophrène, le spectacle dit la maladie et son apparition dans une famille. Il dresse un portrait clinique de la maladie qui, pour un acteur de la déstigmatisation comme nous, est d’intérêt général : les patients avec schizophrénie et leurs proches souffrent des représentations fausses et des préjugés qui entourent la maladie, et sans pontifier, sans asséner, par la force et grâce aux armes de l’écriture théâtrale, Finistères les rétablit dans leur vérité et dans leur expérience sensible. »Alexis Abeille, directeur de la Fondation Pierre Deniker

Le résumé
Seul en scène, un paquet de cartes à la main, Alban raconte : Camaret, les commencements qu’on ne connaît pas, les trous dans l’univers, les pouvoirs du roi de trèfle. Alban rit, Alban joue, Alban digresse. Alban raconte sans raconter. Entre les lignes, entre les rires, Titouan apparait. C’est lui qu’Alban raconte à demi-mots. Le frère, le jumeau, celui avec qui partager des histoires, celui avec qui chanter à faire tomber les murs dans le garage des parents. Alban raconte son frère et, peu à peu, c’est Titouan que l’on voit. Titouan et sa solitude, Titouan et sa douleur, Titouan et ses monstres. Ce n’est pas facile de raconter sans enfermer, alors Alban le fait doucement, drôlement, comme il peut. Il prête son corps, sa voix, son art – la magie – à ce frère parti peu à peu aux confins du réel, il tente de reconstituer le progressif glissement de réalité, de refaire ce trajet qui, sur le moment, lui a échappé : le jour où le piano s’est envolé, celui où le langage des mouettes a été percé, celui où le corps s’est disloqué. Il tente de raconter, aussi, les corollaires de cette lente glissade vers l’ailleurs, la famille qui craquelle, le déni et les stratégies contradictoires, l’impuissance collective immense. Lorsque les mots ne peuvent pas dire, lorsque les mots ne comprennent pas, l’image prend le relais et nous plongeons dans un monde où l’espace se dilate, la nourriture se transforme, les papiers s’animent. Un monde qui touche à sa fin,
imprégné jusqu’à la moelle par les particules de plastique, à moins qu’une mouette ne le sauve. Un monde où on ne sait pas très bien ce qui est vrai, ce qui est faux, car ces notions n’ont plus vraiment de sens… Plus tard, les mots reviendront. Ils tenteront de dire, ils seront forcément à côté mais ils tenteront tout de même. Parce que, de toutes façons, il n’y a que ça dont on soit sûr : la tentative.

« Spectacle hybride, entre théâtre et magie, Finistères est le récit du glissement d’un jeune homme vers l’ailleurs et de l’onde de choc sur celles et ceux qui l’entourent. Plongée intime et sensorielle dans la maladie psychique, cette fiction pétrie de réel est aussi une interrogation sur le témoignage et notre capacité à nous représenter l’inimaginable ».

Regarder le teaser de la pièce « Finistères »

• Finistères, du 20 avril au 8 mai 2022, du mercredi au samedi à 20h30, le dimanche à 16h30, Théâtre du Soleil, Cartoucherie, Paris 12e. Métro Château de Vincennes puis sortie n°6 navette Cartoucherie( gratuite) ou sortie N°3 bus 112. Un spectacle de la compagnie 16.51 Ouest. Texte et mise en scène Celia Daniellou-Molinié – Jeu Francis Ressort avec la participation de Camille Grandville – Jean-Paul Ramat Création magique Arthur Chavaudret assisté de Lucas Thébault.