Rémunération, carrière, qualité de vie au travail, sécurité des soins, gouvernance… préconisations de la CNI

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A l’approche de l’élection présidentielle 2022, la coordination nationale infirmière (CNI)* souhaite, via un document adressé aux candidats pour « améliorer les conditions de travail des acteurs de santé, optimiser la prise en charge sanitaire des patients et en garantir la sécurité sur l’ensemble du territoire français. » Une profession de foi qui s’appuie sur des objectifs précis déclinés en propositions concrètes.

La CNI le rappelle, « la crise sanitaire inédite liée à la pandémie du Covid 19 a durement touché les hôpitaux, les secteurs du médico-social, du privé et du libéral, impactant les professionnels de santé tant sur l’aspect physique que sur l’aspect psychologique. L’investissement de tous, la cohésion et la solidarité interprofessionnelle ont permis d’affronter des situations qu’aucun n’avait jamais connues et cela n’est pas sans conséquence. Des enseignements sont à tirer de cette crise. Des mesures doivent être prises pour que les dysfonctionnements mis à jour soient corrigés et que plus jamais on ne se retrouve dans les situations que les professionnels ont pu vivre ces derniers mois ». Dans ce document*, le syndicat apporte des propositions concrètes afin de répondre aux attentes des professionnels de santé en termes de rémunération, de déroulé de carrière, de qualité de vie au travail et de sécurité des soins, apportant aussi des pistes de réflexion pour remettre les soignants au sein de la gouvernance des établissements et faire évoluer le système de santé.

« Nous espérons que ce dossier viendra compléter vos propositions dans le domaine de la santé et que les prochaines élections présidentielles marqueront une réelle prise de conscience de nos gouvernants de la priorité que représente cette thématique pour tous les Français. L’accessibilité à des soins pertinents sur tout le territoire est primordiale pour assurer une France en bonne santé, forte et prête à affronter les défis de l’avenir ».

Voici les objectifs que se fixe la CNI et qui s’accompagnent de préconisations pour les candidats à la présidentielle :

– L’obtention des diplômes Licence Master Doctorat adossé à une discipline en science de la santé, science infirmière pour les infirmiers.
– La création d’une spécialité en santé mentale avec les effectifs adéquats pour une prise en charge complète «dépistage, traitement et suivi » des patients.
– La création d’une spécialité infirmière et aide-soignante en réanimation.
– La reconnaissance du grade master pour les infirmiers en santé au travail.
– La promotion de l’expertise infirmière.
– Le développement des psychologues sur tous les terrains d’exercice et leur accessibilité facilité.
– Un meilleur accès à la formation continue et à la promotion professionnelle.
– La définition d’outils d’évaluation de la charge en soins pour mettre en adéquation les effectifs et la charge de travail (ratio soignants/soignés), ainsi que l’intégration au calcul d’effectif des moyens pour pallier l’absentéisme et suppléer à l’augmentation de la charge de travail.
– La promotion de la qualité des soins.
– Le respect de l’éthique et des règles déontologiques.
– Un salaire correspondant au niveau de compétence et de responsabilité.
– Une revalorisation des primes de nuit, de dimanches et fériés.
– La prise en compte de la pénibilité des métiers soignants toutes catégories professionnelles confondues pour permettre un départ en retraite anticipé (bonification au 1/5ème).
– Les moyens de répondre aux enjeux de santé publique notamment pour faire face aux défis du vieillissement de la population et à la perte d’autonomie (maladie chronique).

La Coordination nationale infirmière le revendique : « Les professionnels de santé ne veulent plus des promesses clamées haut et forts au moment des élections et qui ne sont jamais tenues ! Ils exigent un vrai projet basé sur les besoins de la population, que ce soit au sein du monde hospitalier ou du réseau ville. Ils attendent des politiques d’être reconnus comme acteurs essentiels du système de santé français et à ce titre d’être entendus, de jouer un rôle dans un pouvoir décisionnel des établissements de santé et les moyens nécessaires pour prendre en charge la population de
manière efficiente et sécuritaire
« .

« Notre dossier se veut contributif au-delà de revendicatif, les propositions que nous vous y
faisons sont non exhaustives et nous nous tenons à votre disposition pour échanger et aller plus
loin dans la réflexion et la construction des mesures qui reconstruiront un système de santé
français d’une qualité égale à celle des professionnels qui le font vivre ».

Les professionnels de santé en France : plus de 2 millions de voix en attente de réponses dont :
● 764 260 infirmiers (dont les 3/4 sont salariés du secteur hospitalier) ;
● 400 000 aides-soignants ;
● 95 000 masseurs-kinésithérapeutes ;
● 74 058 psychologues ;
● 45 065 techniciens de laboratoire ;
● 37 428 manipulateurs en électroradiologie médicale ;
● 26 336 orthophonistes ;
● 13 913 pédicures-podologues ;
● 13 600 psychomotriciens ;
● 12 765 ergothérapeutes ;
● 5 185 orthoptistes.

*Le syndicat CNI (coordination nationale infirmière), initialement composé de professionnels issus de la filière infirmière( Étudiants en soins Infirmiers, Infirmiers, Infirmiers spécialisés, cadres de santé, Cadres Supérieurs de Santé et directeurs des Soins), la sphère d’adhérents s’est élargie (décision AGN de mai 2014) aux professionnels de la filière rééducation (Cadres de santé, Pédicures-Podologues, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Orthophonistes,
Diététiciens, Orthoptistes, Psychomotriciens), de la filière médicotechnique (Cadres de santé, Préparateurs en pharmacie hospitalière, Techniciens de laboratoire, Manipulateurs d’électroradiologie médicale) ainsi qu’aux Aides-Soignants, aux Auxiliaires de Puériculture, aux ASH et aux Psychologues.

Lire le document « Filière soignante – Plus de 2 millions de voix en attente de réponses concrètes » (PDF)