La conductance cutanée au jour 7 aide à prédire la réponse aux antidépresseurs à trois mois chez les patients présentant un épisode dépressif majeur.
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. 30% d’entre eux ne répondront pas de manière adéquate à un traitement antidépresseur. De nombreuses solutions médicamenteuses sont aujourd’hui proposées, mais il n’existe pas de marqueurs biologiques fiables qui permettent d’identifier de manière précoce les réponses au traitement donné chez le patient souffrant d’un épisode dépressif majeur.
Les équipes de la Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale (CMME) du GHU Paris, et de l’établissement public de sante Barthelemy-Durand, ont étudié la réaction électro-physiologique de la peau, appelée conductance, alors que le patient était exposé à des images émotionnelles fortes. Le résultat produit une avancée majeure dans la capacité à prédire la réponse du patient au traitement prescrit.
Méthode : Cette étude a été menée auprès de 54 patients adultes âgés de 18 à 65 ans souffrants d’épisode de dépression sévère et traités par un antidépresseur pendant 1 an. Les équipes ont mesuré leur réactivité émotionnelle face à des stimuli positifs, négatifs et neutres à J+1 et J+7, en mesurant leur conductance cutanée.
Ce que l’on a découvert : A J+7, une conductance cutanée plus élevée, marqueur de réactivité physiologique simple à mesurer, a été observée, quel que soit le type d’émotion exposé. La valeur prédictive négative de ce test était relativement limitée (38%) mais la valeur prédictive positive était élevée (95%). Comme les antidépresseurs ont des effets précoces sur le traitement neuronal de la réponse émotionnelle, l’étude a permis de montrer que la réaction de l’activité épidermique pouvait ainsi prédire à J+7 l’efficacité à 3 mois d’un traitement antidépresseur
Ce que cela change : Les dispositifs de conductance cutanée sont simples, standardisés et accessibles : cela permettrait de gagner du temps en facilitant une décision rapide sur le choix du traitement. Choisir le bon antidépresseur pour un rétablissement rapide est un enjeu majeur de santé publique. La dépression a de multiples conséquences autant individuelles (répercussion sur l’entourage, sur la santé somatique, sur le risque suicidaire) que collectives car L’OMS estime que cette pathologie se hissera au premier rang de l’ensemble des maladies en termes de dépenses globales, directes et indirectes pour la société dans les années à venir.
• Communiqué du GHU, Lien de l’étude >> Skin conductance while facing emotional pictures at day 7 helps predicting antidepressant response at three months in patients with a major depressive episode – ScienceDirect