A l’occasion du lancement d’une campagne nationale de prévention du syndrome du bébé secoué, Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles, s’est rendu au CHU de Lille pour rencontrer les équipes de l’Hôpital Jeanne de Flandre, précurseurs en termes de prévention auprès des jeunes parents et des professionnels. Ces professionnels ont pu présenter leur programme de prévention, ainsi que dans les fiches pratiques diffusées aux jeunes parents (*).
Le syndrome du bébé secoué (SBS) touche chaque année plusieurs centaines de bébés. Ces effets irréversibles entrainent des conséquences dramatiques dans la vie des enfants qui en sont victimes et de leurs familles. Pourtant, la prévalence du syndrome du bébé secoué pourrait être largement réduite, grâce à la prévention.
Conscient de son rôle clé d’information auprès des jeunes parents, le CHU de Lille a souhaité lancer une action de prévention systématique du SBS. Depuis septembre 2021, près de 4 000 parents ont été sensibilisés par les équipes du pôle « Femme mère nouveau-né » de l’Hôpital Jeanne de Flandre, en suite de naissance à la maternité ou dans les services de néonatologie. Le projet porté par le CHU de Lille est une première en France. Il s’articule avec le projet FHU « 1000 jours pour la santé » et s’inscrit directement dans les orientations du plan de prévention des maltraitances faites aux enfants lancé par Adrien Taquet, en visite ce jour au CHU de Lille dans le cadre du lancement de la campagne nationale de prévention du SBS.
QU’EST-CE QUE LE SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ ?
Le syndrome du bébé secoué (SBS) est responsable de la majorité des décès par maltraitance chez l’enfant et le nourrisson. Il survient lorsqu’un nourrisson ou un jeune enfant tenu par les épaules ou le tronc est secoué violemment. La personne responsable du geste est souvent l’un des parents. Il résulte bien souvent de la colère ou de l’épuisement que peuvent rencontrer les jeunes parents, notamment face aux pleurs inexpliqués de leur bébé, et par méconnaissance des effets délétères du SBS.
Ce syndrome peut avoir de graves conséquences pour l’enfant. Les deux tiers des enfants qui y survivent présentent des séquelles permanentes telles que la paralysie, la cécité, l’épilepsie, des retards de développement et des déficits cognitifs, des troubles de l’alimentation ou encore du sommeil. Le CHU de Lille accueille chaque année, une vingtaine d’enfants victimes du syndrome du bébé secoué. Selon une étude américaine, le nombre de cas de syndrome de bébé secoué pourrait être réduit de 50% si les parents recevaient une intervention éducative à la naissance de leur enfant.
PRÉVENIR LE SYNDROME DU BÉBÉ SECOUÉ EN HAUTS-DE-FRANCE
Si le dépistage reste difficile, un travail sur le repérage des éléments déclencheurs ou sur les signaux d’alerte (comme les pleurs du bébé, la colère…) peut être mené. C’est dans cette optique que les équipes du CHU de Lille ont souhaité lancer ce programme de sensibilisation systématique des parents, dès la naissance de leur enfant.
Pour mener ce premier programme dédié à la prévention systématique du SBS en France, les équipes de l’Hôpital Jeanne de Flandre se sont appuyées sur les outils développés par le CHU de Sainte-Justine à Montréal, partenaire historique du CHU de Lille et à l’initiative du programme au Canada.
Le programme prévoit :
- La formation des professionnels à la sensibilisation des familles au syndrome du bébé secoué ;
- Une action de prévention systématique des jeunes parents au sein des cliniques de néonatologie et de la maternité de l’Hôpital Jeanne de Flandre ;
- La mise en place d’une permanence téléphonique pour accompagner les parents en difficulté aux heures les plus sensibles de la journée (ex. pleurs de fin de journée).
UN OBJECTIF DE DÉPLOIEMENT AU NIVEAU DU TERRITOIRE PUIS AU NIVEAU RÉGIONAL
Ce programme de prévention est aujourd’hui prêt à être étendu à l’ensemble des services de maternité et de néonatologie du Groupement Hospitalier de Territoire Lille Métropole Flandre Intérieure, avec notamment la formation des professionnels concernés. Il pourrait ensuite être étendu à l’ensemble des établissements de santé de la région Hauts-de-France, avant d’être élargi aux services d’urgences générales et pédiatriques, ainsi qu’aux services de Protection Maternelle et Infantile et aux médecins de ville.
Ce programme est mené par les équipes de l’hôpital Jeanne de Flandre, en lien avec le CHU de Sainte-Justine (Montréal) et l’association « Les Maux, les mots pour le dire ».
(*) Les pleurs du bébé, La colère, Le syndrome du bébé secoué …
Communiqué de presse, CHU de Lille
Pour alerter et faire la lumière sur la réalité de ce phénomène, le Gouvernement se saisit du sujet à travers une campagne de sensibilisation nationale. Cette initiative d’Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, soutenue par des experts et des parents témoins, repose notamment sur la diffusion d’un film choc que vous pourrez visionner ci-dessous et qui rappelle que secouer un bébé est une maltraitance qui peut être mortelle.