Eclairage sur le passage à l’âge adulte des jeunes en situation de handicap

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Le passage à l’âge adulte des jeunes en situation de handicap, notamment psychique, est propice aux ruptures d’accompagnement, de scolarité et de soins. Il est important de construire une offre d’accompagnement et un environnement facilitant, pour établir un équilibre entre les aspirations de ces jeunes en termes de vie sociale, de travail, de vie affective et familiale et leurs perspectives d’autonomisation.  A la demande de l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, le CREAI a conduit une étude pour mieux appréhender cette étape.

Le passage à l’âge adulte des jeunes en situation de handicap est propice aux ruptures d’accompagnement, de scolarité et de soins. Cette problématique est aujourd’hui bien documentée et l’on identifie les raisons de ces ruptures.  
Les professionnels des Maisons départementales des personnes handicpées (MDPH) rencontrés le soulignent : l’offre dans le secteur des adultes est moins fournie que dans le secteur des enfants. Il existe un « goulot d’étranglement » qui se matérialise par le nombre des jeunes en amendement Creton.  
Certains jeunes n’ont plus de dossier actif à la MDPH entre 18 et 22/23 ans. A la sortie du dispositif pour les enfants, ils ne sont plus accompagnés par une structure médico-sociale. Ils s’adressent de nouveau à la MDPH après quelques années d’inactivité.  
Le sentiment partagé par plusieurs équipes des MDPH de la région d’un manque d’anticipation et leur faible visibilité sur les prestations des établissements et services révèle le défaut de coopération entre les ESMS pour enfants et les équipes d’évaluation des MDPH. L’évaluation des besoins de compensation au moment du passage à l’âge adulte gagnerait fortement en pertinence si la coopération entre les équipes des ESMS et des MDPH était renforcée.
Pour les jeunes qui sortent d’ULIS, de manière générale, le projet d’avenir n’a pas été travaillé. Bien souvent, ces jeunes qui ont été scolarisés en milieu ordinaire ne souhaitent pas être orientés en ESAT. La préparation du projet à l’âge adulte par les IME/IMPRO et SESSAD implique pour ces derniers de travailler en partenariat avec les établissements et services pour adultes, mais également avec les espaces de formation, de travail et de logement du milieu ordinaire. Si certains IME ont mis en place des partenariats avec des missions locales, des CFA ou des FJT, il est important de s’assurer que ces coopérations couvrent l’ensemble des domaines de vie (logement, formation /emploi, participation sociale). Il est aujourd’hui important de construire une offre d’accompagnement et un environnement facilitant pour établir un équilibre entre les aspirations des jeunes en situation de handicap en termes de vie sociale, de travail, de vie affective et familiale et leurs perspectives d’autonomisation.
Au moment où les effets de filière tendent à disparaitre, il faut veiller à ce que les perspectives d’avenir des jeunes accompagnés par un IME ne se concentrent pas uniquement sur un emploi en ESAT mais les filières peuvent se recomposer sous d’autres formes, en fonction des partenariats privilégiés établis sur les territoires.  
Ce moment du parcours est également propice à une rupture des soins à la sortie des hôpitaux de jour pour enfants en raison du manque places dans le champ sanitaire pour les adultes.
Souvent ces ruptures n’interviennent pas brutalement à 20 ans et qu’il y a eu auparavant des signes d’une difficulté à venir. L’anticipation du passage à l’âge adulte devrait être plus systématique, que les jeunes soient accompagnés au sein d’un établissement médico-social ou scolarisés en inclusion.

Quatre conditions peuvent favoriser lacontinuité du parcours au moment du passage à l’âge adulte :

– Une évaluation fine des besoins de compensation du handicap ;
– L’anticipation et la préparation du projet d’avenir ;
– Des prestations et des pratiques professionnelles adaptées à cette tranche d’âge ;
– Un réseau professionnel permettant d’accompagner les jeunes au moment du passage à l’âge adulte.

Afin de favoriser ces conditions, plusieurs recommandations peuvent être formulées:
– Adapter l’offre des structures médico-sociales pour adultes aux attentes évolutives des jeunes ;
– Sensibiliser et former les professionnels à l’accompagnement de ce moment du parcours ;
– Sécuriser/pérenniser de nouvelles formes d’habiter pour des jeunes en situation de handicap stable ;
– Renforcer l’accompagnement des jeunes vers l’insertion professionnelle ;
– Renforcer des pratiques autour de la construction du projet de vie avec les MDPH.