Le blues des futurs médecins

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Une étude pointe les risques psychosociaux encourus par les étudiants en médecine dont 25 % ont des idées suicidaires

Près d’un jeune médecin sur quatre évoque des idées suicidaires, 27,7 % révèlent souffrir de dépression et plus de 66 % d’anxiété, pointe une étude réalisée par quatre formations d’étudiants et de jeunes médecins : Intersyndicat national des internes (ISNI), Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISMAR-IMG), Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et Inter Syndicat national des chefs de cliniques et assistants (ISNCCA). L’enquête, menée en ligne du 31 janvier au 1er avril 2017, a reçu plus de 21 700 réponses. Elle met donc en évidence le malaise profond des jeunes médecins et appelle, selon les associations, « à des mesures fortes de prise en charge et de prévention des risques psychosociaux ».
L’étude s’est également penchée sur les facteurs de risque : fatigue, violence psychologique, manque de soutien de la hiérarchie, et les facteurs protecteurs : ressources matérielles suffisantes, soutien et échanges avec les pairs et la hiérarchie. S’appuyant également sur différents enseignements tirés de la littérature internationale, les quatre formations émettent des propositions pour prévenir ces risques psychosociaux (RPS) selon 4 axes :
– la formation. Il s’agit notamment de former l’encadrement à un « management bienveillant » mais aussi les étudiants, afin de les sensibiliser aux RPS.
– la prévention. Respecter la législation (temps de travail, respect du repos de sécurité…), rendre la visite au médecin du travail obligatoire et systématique, mais aussi valoriser les activités extra-universitaires dans le parcours de l’étudiant.
– la prise en charge. Des « référents pédagogiques » devraient être formés à la détection et au dépistage de la souffrance au travail des étudiants puis s’assurer de l’évolution des troubles via un suivi rapproché. Les dispositifs d’écoute et d’assistance en cas d’urgence devraient être recensés et mieux diffusés.
– la surveillance. Sur ce dernier point, l’étude préconise d’améliorer le recueil de données, de créer un registre des suicides spécifique pour les étudiants et les jeunes internes. Par ailleurs, les mesures prises dans les établissements d’accueil pour prévenir et prendre en charge les RPS devraient être présentées annuellement en Commission médicale d’établissement.