Santé Publique France et l’Institut national du cancer, mandatés par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et la Direction générale de la santé, ont établit des recommandations sur la communication des autorités publiques sur l’alcool. Plusieurs événements ont incité à refaire le point sur le discours public sur l’alcool qui
se définit par les prises de paroles, les écrits et les actions produits par les instances officielles (repères de consommation, marketing social, informations, avertissements sanitaires, réglementation).
Dans un document publié le 4 mai, le groupe d’experts propose tout d’abord que les pouvoirs publics informent la population sur les risques sanitaires associés à la consommation d’alcool et recommandent aux consommateurs d’alcool de ne pas consommer plus de 10 verres standards par semaine et pas plus de 2 par jour pour les hommes et les femmes. Ils ont choisi des repères qui représentent un risque absolu vie-entière de mortalité attribuable à l’alcool pour la population française située entre 1 pour 100 et 1 pour 1000. Pour les experts, il est donc important que ces repères soient largement connus et accompagnés de stratégies de marketing social de grande ampleur et d’un soutien des professionnels de santé. Ils considèrent que la présence d’un risque sanitaire, même pour des consommations faibles et modérées, implique que l’avertissement sanitaire actuel (« L’abus d’alcool est dangereux pour la santé ») soit remplacé par un message signifiant que toute consommation d’alcool est à risque pour la santé. En termes d’information du consommateur, il est pour eux important que cet avertissement soit également présent sur les unités de conditionnement des boissons alcoolisées, de même que le pictogramme femme enceintes, le nombre de verres standard à 10 g et le nombre de calories par verre standard.
Par ailleurs, le groupe d’experts propose que le discours public sur l’alcool soit mieux entendu et surtout unifié entre les différents ministères et institutions. Selon les experts, le discours public doit aussi être cohérent avec la réglementation, en particulier celle condamnant l’incitation de consommation des mineurs ou celle sur la taxation, mal comprise du public. En particulier, il est recommandé que la taxation de l’alcool soit proportionnelle à la quantité d’alcool responsable des dommages sanitaires et non pas selon les différents produits et que ses recettes servent à alimenter un fonds dédié aux actions publiques de prévention et de recherche dans le domaine de l’alcool.