La recherche en santé mentale sinistrée !

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Lors d’un récent colloque, la Fondation FondaMental a lancé un appel pour faire de la recherche en santé mentale une des priorités des politiques publiques. S’appuyant sur les résultats d’un projet européen Roamer (Roadmap for mental health research in Europe), elle formule des propositions pour développer et soutenir cette recherche en France.
Lancé en 2011 et financé par la Commission européenne, le projet Roamer a analysé les ressources disponibles en Europe pour la recherche en santé mentale, mettant à contribution plus de 1 000 acteurs concernés : organismes, scientifiques, patients, familles et professionnels de santé. Selon le Pr Josep Maria Haro, coordinateur du projet Roamer, la recherche constitue « un levier de changement » : « Par des investissements de recherche ciblés, il est possible d’ici 10 ans de réduire sensiblement le fardeau des maladies mentales. »
Partenaire du projet, FondaMental a effectué un état des lieux pour la France. Ses conclusions montrent que la part du budget de la recherche allouée à la santé mentale est passée de 1,9 % à 4,1 % entre 2007 et 2011. Néanmoins, cette part reste inférieure à celle observée en 2011 en Espagne (6 %) et en Finlande (10 %), en 2007 au Royaume-Uni (7 %) et aux États-Unis (16 %). Par ailleurs, on observe un nombre insuffisant de chercheurs et un déficit d’encadrement comparativement à d’autres disciplines médicales. La France reste en queue de classement des pays européens pour la plupart des critères d’évaluation.
Dans ce contexte, la recherche doit être une priorité stratégique et se traduire par un nouveau plan pour les maladies mentales. Selon Pr Marion Leboyer, directrice de FondaMental, « le pourcentage des financements de la recherche alloué à la santé mentale doit être drastiquement augmenté par une repriorisation urgente des financements publics et à but non lucratif ainsi que par une augmentation des donations du public, et ce sur le long terme. » L’institution formule vingt-cinq propositions, organisées selon trois objectifs principaux :
– Augmenter les ressources humaines investies dans la recherche en santé mentale ;
– Optimiser les ressources techniques disponibles ;
– Augmenter les financements.