Mai 2014, jour de vernissage d’un magnifique patchwork intitulé « Rêves en poche », au Centre hospitalier La Valette de Saint-Vaury (Creuse). Le public est nombreux. Des jeunes, des étrangers, des vieux, des Français, des enfants, des mamans avec leurs bébés, des soignants, le directeur de l’hôpital, des administratifs, de jeunes musiciens, des choristes. Tous sont là, attentifs et respectueux du bon déroulement de l’événement.
Fatou, une Guinéenne de 37 ans, est rayonnante face à tous ces gens venus spécialement pour elle. Réfugiée, elle est hébergée au Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile (Cada) de Guéret depuis deux ans. Il lui a fallu beaucoup
de courage pour « abandonner » ses quatre enfants aux bons soins d’une amie d’enfance et ainsi venir tenter sa
chance d’un avenir meilleur en Europe… Un peu en retrait, Raoul, un « ancien soignant des hôpitaux de Paris » comme
il nous le rappelle souvent, affiche un détachement lointain. Pour l’occasion, il s’est fait beau. Malgré ses efforts, il
apparaît physiquement abîmé par la vie. Une béquille l’accompagne dans tous ses déplacements. Il est usé et semble
lui aussi arrivé dans notre département comme en exil…
« Rêves en poche », un atelier patchwork

Au CMP de Guéret, une équipe de psychiatrie mobile a mis en place un atelier peu banal d’art-thérapie pour des patients demandeurs d’asile et sans domicile fixe. Au fil des séances, des liens se tissent entre les participants, soutenant une renarcissisation.