Dans un courrier adressé le 21 mai à la Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH) et l'Association des secteurs de psychiatrie en milieu pénitentiaire (APSMP) interpellent les pouvoirs publics : " Plusieurs praticiens des secteurs de psychiatrie publique ont signalé au bureau national du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux qu’ils étaient sollicités par les préfectures pour participer à des cellules d’intervention relatives à la radicalisation islamiste. Les objectifs de ces demandes s’expriment de manières diversifiées, et le flou sur ce qui est attendu d’eux mettent nos collègues dans l’embarras.
Bien conscient de l’importance du phénomène de radicalisation qui peut s’apparenter aux dérives sectaires, le SPH a entamé une réflexion sur ce sujet mais de manière prudente pour éviter l’emballement et les excès préjudiciables aux buts recherchés. L’appel fait à la psychiatrie publique par les services de l’État pour ces nouvelles actions ne sera pas sans incidence sur l’organisation des services de psychiatrie.
La sensibilité du sujet et la nécessité de coordonner les différents services d’Etat qui semblent saisis de la question (ARS et préfectures notamment) demandent un accompagnement par le Ministère de la Santé : le cadre d’interventions doit être précisé car il ne s’agirait ni de « psychiatriser » toutes les situations suspectes, ni de se détourner d’un problème qui touche à la sécurité intérieure, si l’objectif est bien de pouvoir organiser une réponse cohérente sur l’ensemble du territoire national".