Alors que le besoin de soins des personnes en situation de handicap est souvent plus important, particulièrement concernant les soins bucco-dentaires et ophtalmologiques, la littérature montre qu’elles y ont moins recours. L'enquête Handicap-Santé Ménages (HSM, 2008) et Institutions (HSI, 2009) a permis d’étudier le recours aux soins de cette population, en comparant les personnes résidant en ménages avec celles résidant en institution, pour trois soins courants (dentaires, ophtalmologiques et gynécologiques) et quatre actes de prévention et de dépistage (dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus, colorectal et vaccination contre l’hépatite B). Les résultats font état d’une probabilité de recours augmentée pour les personnes en institutions, pour tous les soins à l’exception du dépistage du cancer du sein pour lequel le différentiel n’est pas statistiquement significatif. Selon les chercheurs, plusieurs hypothèses à cela :
– l'institution favorise un accès à l’information et peut orienter vers des professionnels de santé et structures de soins externes capables de prendre en charge les personnes handicapées ;
– les établissements disposent par ailleurs de locaux pour accueillir des professionnels de ville ou peuvent organiser le transport vers les cabinets de professionnels de ville ;
– enfin la prise en charge peut être facilitée par la présence d’un professionnel de l’institution jouant un rôle d’intermédiaire.
- L’hébergement en institution favorise l’accès aux soins des personnes de moins de 60 ans en situation de handicap en France. A. Penneau, S. Pichetti, C. Sermet. Questions d’économie de la santé, n° 207, mars 2015, www.irdes.fr
