Un événement indésirable associé aux soins survient tous les deux jours en médecine générale

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Un événement indésirable associé aux soins (EIAS) survient tous les deux jours en médecine générale, selon les résultats d'une étude nationale réalisée par le Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA). L'enquête a pour objectif d'alimenter les réflexions du groupe de travail ministériel sur la sécurité des patients.

L'enquête révèle une incidence de 22 pour 1000 actes. Pour 73% des patients, l’EIAS n’a eu aucune conséquence clinique et pour 25% une incapacité temporaire, comme une infection urinaire lié à un retard de traitement, des malaises liés à un retard de prise en compte de résultats biologiques chez un diabétique ou un symptôme clinique lié à un événement indésirable médicamenteux. Le potentiel de nuisance de ces erreurs est faible car il s’agit d’EIAS de nature organisationnelle ou de communication, souvent en lien avec les conditions de travail en cabinet caractérisées par les phénomènes d’interruption de tâches (appels téléphoniques, dysfonctionnements informatiques, intrication d'actes médicaux et administratifs…) et d’afflux d’informations non triées (séries de plaintes présentées par les patients, demande d’avis "à côté" du motif principal de la consultation, etc.). Les mécanismes de récupération (la vigilance des médecins, des pharmaciens d’officine, des patients et de leur entourage) ont été le plus souvent efficaces.

Seuls 2% des EIAS ont été des événements indésirables cliniquement graves, associés à un décès, une menace vitale ou une incapacité physique définitive ; il faut rappeler que ces conséquences graves étaient « associées » à un EIAS, ce qui signifie qu’elles n’en sont pas nécessairement la cause unique et directe.

  • Etude nationale en soins primaires sur les événements indésirables (Esprit). P. Michel. Comité de coordination de l'évaluation clinique et de la qualité en Aquitaine (CCECQA), février 2014. Rapport disponible sur http://esprit.openrome.org/