France culture nous emmène « au pays des Diogène »

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« Les Diogène auraient besoin de tout, mais ne demandent rien. » En 1975, deux gériatres anglais, Clark et Mankikar, décrivent un trouble du comportement connu de tout temps et pourtant encore peu étudié jusque-là. Ils le baptisent « syndrome de Diogène », en référence au philosophe grec né à Sinope en 413 avant J.-C., chef de file des cyniques et qui vivait dans une amphore.

« Diogène », c’est donc ainsi qu’on qualifie ces humains qui, au cœur de nos villes, entassent, loin des regards, des tonnes de papiers, boîtes, sacs plastiques, journaux, vêtements, aliments, poubelles, détritus, excréments… Au point souvent de ne plus disposer que d'un ou deux mètres carrés pour vivre dans un appartement devenu totalement insalubre. Et au point parfois de ne plus pouvoir pénétrer dans l’appartement et de devoir vivre sur le palier.

Dans un grand nombre de cas, aucune pathologie mentale ou psychiatrique n'est présente pour donner du sens à un isolement social parfois complet, à l'effondrement des normes de propreté et à une accumulation sans fin qui conduit le « Diogène » à vivre dans des conditions extrêmes d'insalubrité. En raison d'une inclination souvent profonde à la discrétion voire au secret, les « Diogène » ne sont détectés que de manière fortuite à la suite d’une hospitalisation, d'une plainte déposée par le voisinage alerté par une odeur pestilentielle et la prolifération de vermines ou d'un signalement par l'entourage qui supporte mal la situation ou craint l'incendie…

On ferait fausse route en cherchant une explication rationnelle à ce qui pousse les hommes et femmes que nous avons rencontrés à vivre ainsi. Et s’il s’agissait d’un mode de vie ? Et si ce mode de vie interrogeait le nôtre ?

Durant l'été, France culture ressort de ces cartons des documentaires passionnants dont celui-ci, sur un sujet rarement traité à la radio. Avec Jean-Claude Monfort et Catherine Wong, psychiatres ; Jean Maurel, philosophe ; Patrick Bachelet, entrepreneur de nettoyage (Paris Banlieue Nettoyage) ; Christine Anmuth, ingénieur, mairie de Paris ; Patrick Guilhem, technicien, mairie de Paris ; Hubert Caporal, écrivain et voisin et quelques anonymes…

– A lire aussi notre actu avec Jean-Claude Monfort, Comprendre les syndromes de Diogène