La remédiation cognitive chez des sujets souffrant de schizophrénie a fait l’objet de nombreuses études attestant de son efficacité dans le domaine cognitif et dans la consolidation de l’autonomie des patients. À ce jour, cette méthode reste peu utilisée en France.
Une recherche infirmière multicentrique (CH Saint-Jean de Dieu, CH Le Vinatier) qui fait l’objet d’un financement du ministère des Affaires Sociales et de la Santé dans le cadre du Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale 2012 (PHRIP) va être engagée en conjuguant psychoéducation puis remédiation cognitive. Elle sera proposée à de jeunes patients âgés de 18 à 30 ans souffrant de schizophrénie.
Après un bilan neurocognitif, réalisé par des neuropsychologues portant sur les fonctions cognitives, et un bilan clinique effectué par des infirmiers portant sur l’insight, l’estime de soi et la qualité de vie, les patients seront orientés, après randomisation, dans deux groupes de soins :
– le premier groupe recevra une prise en charge groupale psychoéducative (programme « Traitement et intervention précoce dans les troubles psychotiques » mis en place au Centre hospitalier universitaire vaudois [CHUV] à Lausanne) suivie d’une prise en charge individuelle de remédiation cognitive (programme « REmédiation Cognitive pour la Schizophrénie [Recos]) » conçu au CHUV par Pascal Vianin et validé dans le cadre d’une étude du Pr Nicolas Franck.
– le second groupe se verra proposer seulement la prise en charge individuelle Recos. Les patients bénéficieront néanmoins, hors étude, de psychoéducation.
Les outils de soins seront les mêmes pour les deux groupes et les soins proposés seront réalisés par des infirmiers. Un bilan neurocognitif et clinique sera, à nouveau, réalisé à la fin de la prise en charge et à six mois.
L’étude cherche à vérifier qu’un degré « satisfaisant » d’insight, renforcé par la psychoéducation, améliore le résultat de la remédiation cognitive. Pour les patients, ce double programme favoriserait une amélioration des fonctions cognitives, de l’insight et de la qualité de vie, de la prévention des rechutes et de la réinsertion psychosociale. Du côté des soignants, cette recherche infirmière vise à dégager des savoir-faire infirmiers spécifiques à ce type de soins.
- Vers une nouvelle approche infirmière dans la prise en charge des patients schizophrènes. Renseignements auprès de Guillaume Saucourt, infirmier au Centre régional de dépistage et de prises en charge des troubles psychiatriques d’origine génétique, CH Le Vinatier, guillaume.saucourt@ch-le-vinatier.fr