Les infirmières sont pessimistes

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Le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) a mené une grande enquête auprès de ses adhérents pour connaître leur état d’esprit et leurs préoccupations. 1 327 réponses ont été exploitées. Classiquement, les soignants ont été interrogés sur leur rapport au métier, le stress, la charge de travail, les conditions de travail mais aussi sur leur confiance en l’avenir, la prescription infirmière, l’ordre infirmier… Le SNPI s’est par ailleurs basé sur deux enquêtes réalisées en 2010 et 2011 à partir des mêmes questions pour analyser les évolutions.
– Le premier constat est celui d’une importante démotivation et d’une perte d’espoir : les sentiments négatifs prédominent pour 70 % des sondés. Le niveau de stress augmente (69 % en 2013, 66 % en 2011, 56 % en 2010) ainsi que la charge de travail (57 % en 2013, 51 % en 2010), face à des conditions de travail de plus en plus difficiles (47 % en 2013, 42 % en 2011).
– Malgré de faibles revalorisations en 2010 et 2012 dans le secteur public, seulement 7 % des infirmières enregistrent une évolution de leurs rémunérations (contre 16 % en 2011). Elles se sentent par ailleurs de moins en moins reconnues, que ce soit par les pouvoirs publics (4 % en 2013, 10 % en 2011), les médecins (13 % en 2013, 24 % en 2011) et des patients (14 % en 2013, 30 % en 2011).
– Le SNPI fait également état de nombreux commentaires libres des sondés, notamment sur les coopérations entre professionnels de santé auxquels 85 % sont hostiles dans les conditions actuelles, pour de multiples raisons. Les soignants dénoncent en effet le simple transfert d’actes pour gagner du temps médical, le fait que la formation ne soit pas validante ni accompagnée d’aucune reconnaissance statutaire et salariale. Ils soulignent également que les ARS ont tendance à étendre les protocoles existants à d’autres régions alors qu’il n’y a aucune évaluation des résultats obtenus (aucun protocole n’a plus d’un an).
– Plutôt que cette coopération propre à chaque hôpital et à chaque service, les infirmières sont en faveur de pratiques avancées autorisées après l’obtention d’un Master 2, comme dans d’autres pays européens. Cet échelon intermédiaire entre le bac + 3 de l’infirmière et le bac + 5 du médecin apparaît indispensable en particulier pour la prise en soins des patients chroniques et des personnes âgées.

  •  Enquête sur l’état d’esprit des infirmiers membres du SNPI, janvier 2013. www.snpi-cfecgc.com