Détresse existentielle et cancer

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Une équipe de recherche du CHU de Québec expérimente un soutien psychologique particulier qui comporte 12 ateliers pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer. La détresse existentielle est une composante négligée des psychothérapies offertes aux personnes dont la vie est menacée par une tumeur. Pourtant, la perte de sens, la souffrance et la solitude ainsi que le sentiment de ne plus contrôler sa propre vie peuvent affecter jusqu'à 50 % de ces personnes. « C'est à la demande des patients eux-mêmes que nous avons mis sur pied cette intervention visant à améliorer leur qualité de vie existentielle et globale », précise le professeur Gagnon, psychiatre, professeur de la Faculté de pharmacie et chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec, directeur scientifique de l'Équipe de recherche Michel-Sarrazin en oncologie psychosociale et soins palliatifs.

Cette intervention, qui comporte 12 ateliers de 2 heures répartis sur 12 semaines, s'adresse aux personnes chez qui un cancer non métastatique vient d'être découvert. Les participants y abordent, sous la supervision d'une psychologue ou d'une travailleuse sociale, des questions touchant la qualité de vie, l'observation des pensées et des émotions, le travail de deuil, l'histoire de vie et les accomplissements, l'attitude devant la souffrance inévitable, la finitude, la spiritualité ainsi que le sens à travers l'amour, la beauté et l'humour.

Pour évaluer l'efficacité de cette thérapie, les chercheurs ont mené une étude pilote comparant la qualité de vie de patients qui ont profité du programme à celle de patients qui ont reçu les soins habituels. Résultats ? Au cours du suivi de 12 semaines, la qualité de vie existentielle et globale est demeurée constante dans le groupe témoin alors qu'elle s'est améliorée dans le groupe qui a profité de l'intervention.

Les meilleurs résultats ont été produits par le travail collectif. « Les gens travaillent peut-être plus fort en groupe ou bien ils bénéficient d’ingrédients absents lors des rencontres individuelles, par exemple le soutien des pairs ou la mise en partage de stratégies d'adaptation. De plus, parler de son vécu devant plusieurs personnes peut être libérateur », estime le Pr Gagnon.